>>Agent orange/dioxine : Monsanto doit être responsable dans le règlement des conséquences
>>Monsanto accusée d’«écocide» par un tribunal international
La société Monsanto était accusée de crimes contre l'Humanité et d'écocide. |
Photo : AP/VNA/CVN |
Le géant américain de l'agrochimie, qui fabrique des produits phytosanitaires hautement controversés comme le glyphosate (Roundup), était dans le collimateur de 29 parlementaires européens depuis quelques semaines, après la sortie des "Monsanto papers".
La justice fédérale américaine avait rendu publiques, le 16 mars, des centaines de pages de correspondance interne de Monsanto, qui prouvaient que l'entreprise s’inquiétait dès 1999 de la dangerosité du Roundup. Les eurodéputés avaient alors envoyé une lettre à Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, lui demandant de ne pas renouveler l’autorisation du glyphosate dans l'Union européenne.
Ce courrier étant resté sans réponse, les deux eurodéputés veulent donc la mise en place d'une commission d'enquête sur les agissements de Monsanto.
"L’Europe doit taper du poing sur la table. Elle doit arrêter de dérouler le tapis rouge à ces grandes firmes et montrer qu’elle protège ses concitoyens de la mondialisation. À défaut, elle cessera d’exister", a déclaré Eric Andrieu.
Les deux parlementaires interpelleront leurs collègues au sujet de la création d'une commission d'enquête lors de la prochaine réunion de la commission de l'Agriculture qui se tiendra les 2 et 3 mai. Pour qu'elle puisse être constituée, il faut l'approbation d'un quart des eurodéputés.
Eric Andrieu demande par ailleurs à la direction générale de la Concurrence de la Commission européenne d’intégrer le principe de sécurité alimentaire dans ses critères de "qualité", lors de l’examen du rachat de Monsanto par le groupe allemand Bayer.
Le 18 avril, dans le cadre du procès citoyen intenté au géant américain de l’agrochimie Monsanto, les juges ont rendu un «avis consultatif» dans lequel ils demandent la reconnaissance de l’écocide en droit international.
Les conclusions du Tribunal international Monsanto sont sans appel. La compagnie américaine spécialisée dans les biotechnologies agricoles a été reconnue coupable de pratiques portant atteinte à de nombreux droits humains. Elle était accusée de crimes contre l’Humanité et d’écocide, se voyant notamment reprocher la commercialisation de produits toxiques ayant causé la mort de milliers de personnes, comme les polychlorobiphényles (PCB), le glyphosate – utilisé dans des herbicides comme le Roundup commercialisé par la multinationale –, ou encore l’acide 2,4,5-trichlorophénoxyacétique, ou «agent orange», un défoliant épandu par avion par l’armée américaine durant la guerre du Vietnam.