États-Unis
Désespoir et colère en Louisiane après le passage de l'ouragan Ida

Plafond effondré, porte de garage défoncée, panier de basket renversé. Lxchelle Arceneaux observe lundi 30 août avec désespoir les ravages que l'ouragan Ida a infligés dans la nuit à sa maison dans la ville de LaPlace, à l'ouest de la Nouvelle-Orléans.

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Des membres de la famille Arceneaux observent le plafond effondré de leur domicile, à Laplace, en Louisiane, le 30 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Mes enfants étaient terrifiés", raconte la femme de 46 ans, vêtue tout de bleu sur le seuil de sa demeure. "Je n'avais jamais entendu des rafales de vent comme ça." Mme Arceneaux s'était réfugiée avec son mari et ses enfants dans sa chambre à coucher lorsque la force du vent a brisé une fenêtre pourtant barricadée tant bien que mal avec une planche de bois et du scotch.

"De l'eau a commencé à s'infiltrer à l'intérieur venant du toit. Les alarmes incendie se sont mises à hurler", poursuit-elle, expliquant avoir essayé d'évacuer la pluie avec des seaux. "Nous n'avions pas assez de récipients", ajoute-t-elle, le son de sa voix couvert par le bruit des générateurs, toute la ville ayant l'électricité coupée. Vers 19h30 dimanche, une partie de son plafond s'est affaissé, déversant des trombes d'eau dans son salon, les bulles d'humidité étant encore visibles lundi 30 août sur son papier peint blanc.

Exaspération

Lxchelle Arceneaux est en colère contre les autorités qui n'avaient pas donné selon elle assez d'informations sur la trajectoire de l'ouragan et le danger qu'encourait cette ville de 30.000 habitants, nichée sur la rive est du fleuve Mississippi entre la Nouvelle-Orléans et la capitale de la Louisiane, Baton-Rouge.

"Nous savions qu'il y avait un ouragan mais pas que l'oeil du cyclone s'était déplacé vers nous", explique-t-elle avec exaspération. "Nous avons reçu l'alerte inondation uniquement lorsque l'ouragan était déjà là", accuse-t-elle.

La paroisse (équivalent des comtés en Louisiane) de St-John the Baptist avait émis des ordres d'évacuation volontaires et non obligatoires en amont de l'arrivée de l'ouragan Ida, qui s'est abattu sur la région avec des vents soufflant à plus de 240 km/h. "J'aurais vraiment préféré évacuer et ne pas vivre cette expérience", lance Mme Arceneaux, qui porte des sandales arc-en-ciel aux pieds. Son voisin, Carlo Barber, 22 ans, a aussi été surpris par Ida qui a inondé sa maison de 12 cm d'eau, projeté des tuiles partout dans son jardin et détruit sa clôture.

Un militaire échange avec des habitants de Laplace après le passage de l'ouragan Ida, le 30 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Quand la maison a pris l'eau, je suis monté dans mon pick-up et j'ai passé la nuit sur le parking de Home Depot", célèbre enseigne américaine de bricolage, détaille l'étudiant blond au visage juvénile. "C'était pire ce que je pensais. Quand l'ouragan Isaac est passé l'année dernière, nous n'avions pas eu d'eau dans la maison", se souvient-il. "Nous n'étions pas préparés pour Ida mais la prochaine fois nous le serons."

Ville submergée

De nombreuses routes de LaPlace étaient encore submergées par l'eau lundi 30 août, ou bloquées par des lignes haute tension, des arbres et des poteaux électriques couchés par le vent. "Nous avons secouru plus d'une centaine de personnes", estime Jonathan Walker, du département du shérif de St John, qui évolue dans la ville à l'arrière d'un camion de l'armée.

Parmi les rescapés, Anderson Martinez, 17 ans, qui s'échappe d'un hélicoptère de la garde nationale américaine venant d'atterrir dans le parking d'une zone commerciale avec à son bord une dizaine de personnes dont trois enfants en bas-âge. Anderson, son frère de 14 ans, et leur mère, s'étaient réfugiés dans un hôtel de la ville durant le passage d'Ida. Mais lorsqu'ils ont voulu quitter leur logement de fortune les alentours étaient entourés d'eau, rendant la traversée impossible.

"L'eau a atteint au moins deux mètres", s'exclame-t-il tout en poussant un charriot où repose toutes ses affaires fourrées dans des sacs plastiques. L'adolescent cherche désormais à rejoindre à tout prix sa maison à 10 minutes de route pour voir si elle est encore debout.


AFP/VNA/CVN

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