Des villageois philippins engloutis par la montagne sur laquelle ils s'abritaient des inondations

Craignant que les fortes pluies déversées par la tempête tropicale Megi ne provoquent des inondations, les habitants d'un village de pêcheurs philippin se sont rendus à pied sur un terrain plus élevé et ont monté des tentes. Ils n'avaient jamais imaginé que la montagne sur laquelle ils se trouvaient allait s'effondrer.

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Les sauveteurs évacuent des villageois à Panay, province philippine de Capiz, le 12 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le pêcheur Fernando Rosquetes a demandé à sa famille d'escalader la montagne derrière leur village, Pilar, situé en bord de mer dans la province centrale de Leyte.

Je leur ai dit : "Restez là, vous êtes plus en sécurité ici", a déclaré M. Rosquetes.

Mais mardi 12 avril, la montagne détrempée par la pluie s'est effondrée, projetant un mur de boue et de terre sur Pilar et emportant les maisons dans la mer. La plupart des habitations ont été ensevelies.

Mercredi 13 avril, M. Rosquetes a été confronté à la tâche insupportable d'identifier les corps meurtris de sa famille, devant une foule.

Des sacs mortuaires contenant deux de ses enfants, un petit-enfant et une belle-fille ont été déposés sur le sable noir avec 22 autres personnes. "Maintenant, ils sont tous partis, sanglote l'homme de 47 ans. Je veux juste être enterré dans un autre glissement de terrain".

"La terre allait me rattraper"

Au moins 26 personnes ont été tuées et environ 150 étaient portées disparues à Pilar, l'un des nombreux villages de la région sinistrée rasée par les glissements de terrain provoqués par Megi.

Vue aérienne d'Abuyog, aux Philippines, après le passage de la tempête Megi, le 11 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Au moins 80 personnes sont décédées dans l'ensemble du pays, mais le bilan devrait s'alourdir avec la progression des recherches.

Dans la ville voisine d'Abuyog, où les survivants et les morts ont été transportés par bateau, les secouristes ont aligné les corps couverts sur le sol, entourés par des résidents à la recherche de leurs proches disparus.

Certains étaient en larmes après avoir ouvert un sac noir révélant un visage familier, tandis que d'autres prenaient des photos avec leur téléphone.

Edgar Suganob, qui a des proches à Pilar, a déclaré que de nombreuses familles s'étaient retirées sur les hauteurs mardi matin 12 avril, quelques heures avant le glissement de terrain. "Ils avaient peur que la montagne ne s'écrase sur eux", a-t-il dit.

Joshua Binondo, 21 ans, est resté en arrière avec son père pour protéger leur maison tandis que sa mère et ses quatre frères et sœurs ont gravi la pente pour s'éloigner des eaux de crue. Puis elle a cédé.

"J'ai entendu comme une forte explosion et nous avons couru pour sauver nos vies, a déclaré Joshua Binondo, se rappelant le bruit de la terre qui a englouti le village. La terre était sur le point de me rattraper et ensuite je ne me souviens de rien d'autre".

Son père, sa mère et trois de ses frères et sœurs sont morts dans la catastrophe. Son grand-père est également porté disparu. Une sœur de 17 ans a miraculeusement survécu.

Des bateaux à balancier ont été déployés pour secourir les survivants, les routes menant à ce village de 400 personnes étant bloquées par les glissements de terrain. Mais les autorités ont déclaré qu'il y avait peu d'espoir de retrouver d'autres personnes en vie.


AFP/VNA/CVN

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