Des sportifs Viêt kiêu dévoués pour leur pays d’origine

Bien qu’ils soient nés et vivent à l’étranger, ils reviennent souvent au Vietnam, leur pays d’origine, pour participer à des compétitions sportives. Fiers de porter les couleurs nationales. Exemple avec une gymnaste, une sprinteuse et un footballeur.

C’est en 2006 que Linda Truong a pris part, pour la première fois, à un concours de gymnastique artistique au Vietnam.
Photo : CTV/CVN

2014 a été la 8e année consécutive où Linda Truong, de son vrai nom Truong Mai Nhât Linh, 19 ans, revenait au Vietnam pour prendre part à des compétitions de gymnastique artistique. Sur ses propres deniers.

Sa famille paye tous les frais de logement et de déplacement. Des centaines de millions de dôngs à chaque fois, car elle est accompagnée par sa mère ou son père, et parfois son entraîneur étranger. Linda Truong n’a rien gagné après toutes ses compétitions au Vietnam. Sauf des médailles.

Linda Truong est née et a grandit en Ukraine, pays bien connu pour la qualité de sa gymnastique artistique qui se pratique au plus haut niveau. Elle a la double nationalité.

Uniquement motive par l’amour du pays

Face aux quolibets de certains qui comprennent mal qu’elle dépense autant d’argent pour représenter un pays qui ne lui verse aucun salaire ni même remboursement des frais, Linda Truong préfère faire la sourde oreille. Le plus important pour elle, c’est l’amour pour son pays d’origine et la gymnastique artistique.

C’est en 2006 que Linda Truong a pris part, pour la première fois, à un concours de gymnastique artistique au Vietnam. Soutenue par sa famille, la jeune fille de dix ans a décidé de participer à des compétitions internationales en tant que représentante du Vietnam, et ce bien que les responsables vietnamiens de cette discipline n’aient pas fait appel à elle. Depuis, elle a pris part à 15 compétitions internationales et remporté une dizaine de médailles sous les couleurs du Vietnam.

En 2012, elle remporte une médaille d’or et trois d’argent lors de l’Open de Hongrie de gymnastique rythmique. Jamais le Vietnam n’avait décroché de médaille d’or au niveau mondial.

Soutenue par sa famille, Linda Truong (2e à gauche) a décidé de participer à des compétitions internationales sous les couleurs du Vietnam.
Photo : CTV/CVN

En 2013, Linda Truong est la seule gymnaste vietnamienne à participer à une manche de la Coupe du monde de gymnastique rythmique, en Biélorussie. Si elle n’a pas réussi à faire mieux que de la figuration, elle a néanmoins pu se frotter au «gratin» mondial de la discipline, glaner de l’expérience et mesurer le chemin à accomplir pour rivaliser.

«Linda Truong est une gymnaste qui a bénéficié d’un entraînement de qualité. Elle dispose d’un beau bagage technique et d’un style très artistique. Aujourd’hui, elle s’entraîne en Ukraine en vue des SEA Games 28, en juin prochain. Nous espérons qu’elle sera capable d’apporter des médailles au Vietnam», indique Nguyên Kim Lan, responsable de la gymnastique, du Département général de la gymnastique et des sports.

Cette jeune fille a plusieurs atouts dans sa manche. Gymnaste talentueuse, elle a aussi la chance d’avoir la tête bien faite. Linda Truong peut en effet se targuer de maîtriser trois langues : le vietnamien, le russe et l’anglais.

Autre exemple : la sprinteuse Vanina Nguyên, de son nom vietnamien Nguyên Hoài Vân Anh. Née en 1990, la jeune fille, métis bulgaro-vietnamienne, a commencé l’athlétisme il y a 11 ans. Avant de devenir sportive vietnamienne, elle était au club Titan et a intégré la sélection junior de Bulgarie. Elle a remporté plusieurs médailles en sprint lors de compétitions nationales dans ce pays ainsi qu’ailleurs dans les Balkans. Comme Linda Truong, l’amour pour son pays d’origine est la raison qui l’a décidée à concourir au Vietnam. Cependant, elle n’a pas le droit de participer aux 25es Sea Games en 2009, à la différence de Linda Truong.

Des retours à succès

Le footballeur Mac Hông Quân (à droite) a été appelé dans la sélection nationale vietnamienne.

Le football est la discipline où beaucoup de joueurs Viêt kiêu ont fait parler d’eux. C’est le cas de Toni Lê Hoàng, Dang Van Robert, Lê Giang, Lee Nguyên et Mac Hông Quân. Ce dernier est né et a appris le football en République tchèque. Puis, il a joué pour le club de Tachov. Quân commence sa carrière professionnelle à l’âge de 15 ans, avec le Sparta de Prague. Lors de la saison 2011-2012, il a porté le maillot de ce club en Ligue 2 de Répulique tchèque.

Au Vietnam, Hông Quân a reçu de nombreuses propositions de la part de clubs vietnamiens. Finalement, il a choisi le FC Than Quang Ninh et, ses succès aidant, il a été appelé dans la sélection nationale vietnamienne et la sélection U23. Hông Quân et ses coéquipiers ont remporté, le 27 mars, en Malaisie, une victoire, 2-1 contre l’équipe hôte dans le cadre de la phase éliminatoire de la Coupe d’Asie de football masculin des moins de 23 ans (U23 Asian Cup 2015). Un atout pour le Vietnam avant sa rencontre avec le Japon, un des prétendants au titre de champion. À souligner que le Vietnam est dans le même groupe (I) que le Japon, la Malaisie et Macao (Chine). L’objectif de l’U23 vietnamien est de finir 2e du groupe I, avec en ligne de mire une qualification pour la phase finale de l’U23 Asian Cup 2015.

Phuong Nga/CVN

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