Des quotas dès 2017 pour protéger l'espadon de Méditerranée

Après le thon rouge, l'espadon méditerranéen : une cinquantaine de pays ont décidé le 21 novembre d'instaurer à partir de 2017 des quotas pour ce poisson victime de surpêche qui n'avait jamais jusqu'à présent bénéficié d'une telle mesure de protection.

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La Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique a décidé le 21 novembre d'instaurer des quotas de pêche pour l'espadon de Méditerranée.

Au terme d'une réunion d'une semaine à Vilamoura, au Portugal, la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Cicta) a fixé le quota pour 2017 à 10.500 tonnes, soit à peu près le volume actuellement prélevé.
Dans le cadre d'un plan de reconstitution sur 15 ans (2017-2031) de la population d'espadon, ce quota sera réduit de 3% par an, de 2018 à 2022. Il sera ensuite réexaminé à la lumière d'une évaluation scientifique du stock reproducteur, prévue pour 2019. C'est "un pas décisif vers la préservation du stock", a estimé l'Union européenne, à l'origine de ce plan. Les pêcheurs de l'UE réalisent près de 80% des prises.
Selon les ONG, il était temps d'agir: en 30 ans, la population de ce poisson très prisé a chuté de 70%. Et 70% des poissons capturés ont moins de trois ans, ce qui signifie qu'ils ne sont pas arrivés à maturité pour se reproduire. Elles ne cachent pas cependant une certaine déception du fait que le quota pour 2017 soit sensiblement égal aux volumes pêchés au cours de chacune de ces quatre dernières années (environ 10.000 tonnes).
"C'est un peu bizarre" et une baisse de 3% par an à partir de 2018, "c'est très faible", admet Alessandro Buzzi, du WWF. "
À l'évidence, c'est un compromis pour parvenir au consensus, sinon la proposition était trop difficile à faire adopter par tous les membres".
Un premier texte de l'Union européenne proposait d'abaisser les quotas de 25% en cinq ans, précise M. Buzzi. Malgré tout, ajoute-t-il, "nous sommes plutôt contents". "C'est un premier pas vers la reconstitution du stock", se félicite aussi Ilaria Vielmini, de l'ONG Oceana. "Nous espérons que c'est un tournant dans la manière dont la Méditerranée a été traitée jusque-là", dit-elle.
"Trop limité"
Ce plan "arrive une décennie trop tard", déplore cependant Lasse Gustavsson, directeur exécutif de cette ONG pour l'Europe, dans un communiqué. "
À l'occasion de la Journée Mondiale des Pêches, nous aurions espéré un plan de crise plus ambitieux, (il) est trop limité, trop loin des avis scientifiques et met encore le stock en péril".
Pour Bertand Wendling, de l'organisation de pêcheurs française Sa.Tho.an, "il fallait faire en sorte que les captures ne s'emballent pas, avec les filets dérivants utilisés notamment par le Maroc et la Tunisie".

AFP/VNA/CVN

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