Des trésors vivants qui cultivent l’âme du peuple. |
Avec la progression de la modernité, certaines valeurs traditionnelles se perdent progressivement. Comment faire pour préserver ces traditions qui sont aussi considérées comme l’âme du peuple ? C’est là la préoccupation de nombreux artisans folkloriques ...
Dans ce projet, le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme souligne que les artisans populaires ont un rôle très important dans la préservation, la pratique et la transmission des valeurs culturelles immatérielles aux futures générations. À ce titre, ils sont considérés comme des «trésors vivants» de la culture vietnamienne.
Lorsque l’un d’entre eux quitte ce monde, il emporte à jamais les trésors dont il était le réceptacle. Et les politiques privilégiées pour les artistes actifs dans la préservation et la transmission du patrimoine culturel immatériel ne sont toujours pas suffisantes.
Récemment, tous ceux qui sont passionnés de ca trù (chant des courtisanes) n’ont pu que déplorer le décès de l’"artisane du peuple" Nguyên Thi Chuc, l’une des plus chevronnées en cet art après y avoir consacré sa vie entière. Bien qu’elle ait pu transmettre son savoir et son expérience à quelques élèves, elle n’a jamais pu bénéficier constamment de politiques pour la soutenir dans son œuvre.
Et, de fait, plusieurs artisans folkloriques âgés qui préservent des trésors de patrimoines culturels immatériels doivent se débrouiller pour gagner leur vie et, tant bien que mal, continuer de transmettre leur savoir.
Des artisans à l'honneur
Selon le président de l’Association vietnamienne des lettres et des arts folkloriques, Tô Ngoc Thanh, ces dernières années, cette association a décerné le titre d’"artisan du peuple" à plus de 400 personnes pour leurs insignes contributions au développement des lettres et des arts folkloriques du Vietnam.
La province de Phu Tho est l’une des localités qui s’occupent bien de ses patrimoines et de ceux qui le détiennent. Après avoir été reconnu en 2011 par l’UNESCO en tant que patrimoine culturel immatériel de l'humanité nécessitant une sauvegarde d’urgence, le Hat xoan ou chant printanier de Phu Tho a non seulement revécu avec la multiplication des groupes de Hat xoan, mais s’est en outre largement dans la société vietnamienne. Aujourd’hui, de nombreuses personnes de tous âges de la population de cette localité peuvent le chanter. «Le Hat xoan est dans notre cœur et il n’y a strictement aucune raison pour ne pas tout faire pour lui», a confié l’artisane populaire Nguyên Thi Lich, membre du groupe de Hat xoan An Thai de la commune Phuong Lâu, dans la ville de Viêt Tri.
Selon le professeur Ngô Duc Thinh, membre du Conseil national du patrimoine culturel, prendre des politiques privilégiées au profit des artisans folkloriques est aujourd’hui particulièrement nécessaire si l’on veut réellement préserver et valoriser ces patrimoines folkloriques. Le travail comme l’art de ces artisans folkloriques ne peuvent que susciter admiration.
Thúy Hà/CVN