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Pour les ados d'au moins 12 ans, l'entrée en vigueur de ce pass avait été reporté au 30 septembre après un vote des députés en juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Avec la décrue de l'épidémie, le gouvernement espère pouvoir bientôt desserrer les contraintes pesant sur les Français. L'obligation du port du masque à l'école primaire sera ainsi levée à partir du 4 octobre dans les départements les moins touchés par l'épidémie de COVID-19. Mais le pass sanitaire est pour l'instant maintenu partout en France. Un projet de loi pour le proroger au-delà du 15 novembre est d'ailleurs en cours d'élaboration.
Pour les ados d'au moins 12 ans, l'entrée en vigueur de ce pass, initialement prévue le 30 août, avait été reporté au 30 septembre après un vote des députés en juillet. Début septembre, le gouvernement a également décidé de repousser de deux mois l'âge d'entrée dans le pass pour les jeunes, afin de permettre à tous d'être vaccinés à temps.
À compter de jeudi 30 septembre, les jeunes mineurs devront présenter le pass sanitaire pour accéder aux lieux et événements où il est exigé (cinémas, salles de sports, piscines, restaurants, cafés...). "La décision du gouvernement d'imposer le pass sanitaire ne m'a pas forcément motivée, c'est surtout pour mes proches" que je me suis faite vacciner, raconte Anouk, 17 ans, en terminale à Lille, qui a reçu sa première dose en juillet, la deuxième fin août.
Si elle se dit "pour la vaccination", elle affirme avoir été "refroidie par toute cette polémique autour du pass sanitaire". "On pourrait trouver d'autres alternatives", estime-t-elle. Dimanche 26 septembre, le Premier ministre Jean Castex a indiqué que le gouvernement souhaitait maintenir la gratuité des tests pour les mineurs. Ces tests seront déremboursés au 15 octobre, sauf motif médical.
"Mon père est contre"
"On a fait vacciner notre fille pour l'immunité collective, pour sortir de cette crise, en finir avec les masques. Le fait qu'on ait été vaccinés sans effets secondaires nous a confortés", témoigne aussi Caroline Chambon, mère d'Eloïse, 13 ans, élève de 4e dans le Nord. Dans son collège, où 20% des élèves n'ont pas reçu de vaccin, une journée dédiée à la vaccination a été organisée.
Une collégienne se fait vacciner dans son établissement à Privas, le 6 septembre |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon les dernières données disponibles, au 23 septembre, 6 ados de 12 à 17 ans sur 10 étaient complètement vaccinés (soit 62%), et 7 sur 10 avaient eu au moins une dose (soit 71,3%). Restent à ce jour quelque 1,4 million de jeunes non vaccinés. À la rentrée, le gouvernement a lancé une campagne de vaccination dans les établissements scolaires mais elle n'a pour l'heure que des effets marginaux. Moins de 30.000 doses ont été injectées dans ce cadre, selon des chiffres donnés mardi par le ministère de la Santé. "Il y a parfois quelques (...) difficultés dans le recueil de l'adhésion des familles", a admis le ministère lors d'une conférence de presse.
Car cette vaccination se fait sur la base d'un double volontariat, à la fois du jeune concerné et de ses parents. De 12 à 15 ans, l'accord d'un seul des deux parents, ou des responsables légaux suffit. Les mineurs de plus de 16 ans peuvent, eux, décider de se faire vacciner, sans autorisation parentale.
"En dehors de l'action altruiste que les jeunes offrent en se vaccinant, puisqu'ainsi ils contribuent à freiner la propagation du virus dans la communauté et à limiter l'engorgement des hôpitaux, la vaccination des jeunes est aussi un impératif pour leur propre sécurité individuelle", souligne l'épidémiologiste Antoine Flahault. "En effet, on estime que 10% des personnes infectées par le coronavirus développent des COVID longs, ces formes chroniques, post-infectieuses, complexes et souvent handicapantes", rappelle-t-il.
Pourtant, Auguste, 12 ans, en est certain : il ne se fera pas vacciner. Et ce, même s'il va devoir faire une croix sur ses deux heures de tennis hebdomadaires. "Dans ma famille personne n'est vacciné : mon père est totalement contre, ma mère pas vraiment pour", explique cet élève de 5e en banlieue parisienne. "Et moi, je n'en ai pas envie, parce qu'on ne sait pas trop ce qu'il y a dans ce vaccin", ajoute-t-il, en croisant les doigts pour que la contrainte soit bientôt levée.
AFP/VNA/CVN