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Le patient Ta Kiên Hoa reçoit des cadeaux de la part des médecins vietnamiens. |
Privés du Têt traditionnel et surmontant leur peur, les médecins ont accompagné deux patients chinois touchés par le COVID-19. Plus particulièrement, ce sont 28 médecins du Département des maladies tropicales - l'hôpital Cho Rây de Hô Chi Minh-Ville, qui ont traité avec succès les deux premiers patients déclarés au Vietnam.
Un Têt traditionnel ''historique''
''Nous sommes sortis de l'hôpital il y a trois jours, mais nos esprits semblent encore là-bas. Nous n’oublierons jamais le professionnalisme du personnel de santé de l'hôpital Cho Rây. Nous sommes profondément désolés que notre arrivée ait causé tant de difficultés. Nous nous inclinons devant la grandeur de vos sacrifices et de votre détermination''.
Li Zichao de nationalité chinoise, est l’un des patients infectés par le COVID-19. Il a écrit ces mots dans un livre à la suite de sa guérison. Lors de sa sortie, lui et son père se sont inclinés pour remercier les médecins vietnamiens.
Personne n'oubliera le 28e jour du Nouvel An lunaire, jour de la découverte des deux premiers patients touchés au Vietnam. La doctoresse Nguyên Thi Thanh Binh, du Département des maladies tropicales, a été la première à les rencontrer. Elle a enfilé immédiatement une combinaison de protection afin de pouvoir les examiner. Devant les symtômes cliniques tels que fièvre, toux, essoufflement, elle a immédiatement pensé au COVID-19. ''Nous étions prêts à résister à cette épidémie, mais personne ne souhaitait sa présence pendant le Têt traditionnel'', a-t-elle déclaré.
L’infirmière Nguyên Minh Tâm (droite) enfile sa combinaison de protection chaque jour pour prendre soins des patients. |
À ce moment-là̀, une zone d'isolement a été créée au Département des maladies tropicales de l'hôpital Cho Rây ainsi qu’une allée spécialement aménagée pour transporter les patients de manière sûre.
Un personnel dévoué
Le docteur Lê Quôc Hùng, chef du Département des maladies tropicales de l’hôpital Cho Rây, a déclaré que bien qu’il s’agissait des premiers jours du Nouvel An lunaire, le personnel médical était prêt à rentrer en action.
Le docteur Nguyên Ngoc Sang, du même Département, a avoué qu'il y avait eu des moments difficiles lorsque la condition physique de Li Ding fut faible. Il faut préciser qu’il présentait des antécédents médicaux lourds tels que des problèmes cardiovasculaires, de diabète et d’hypertension artérielle. Grâce à l’appui de nombreux spécialistes, ses collègues et lui sont parvenus à sauver ces patients.
Surmonter la peur
Face aux dangers et à la propagation rapide du COVID-19, les personnes touchées par le COVID-19 ou suspectées de l’être se retrouvent discriminées. Cependant, au sein des zones d'isolement de l'hôpital Cho Rây et de l'Hôpital des maladies tropicales de Hô Chi Minh Ville, l’humanité et la bienveillance restent incroyablement présentes.
Le personnel de santé de l’hôpital Cho Rây apprend les mesures de prévention face au COVID-19. |
Le médecin Nguyên Thanh Phong, chef du Département D, de l'Hôpital des maladies tropicales, a confié qu’à l’arrivée des premiers patients, il ne connaissait pas encore les conditions de transmission et les régimes de traitement. Tout le personnel dans le département s’inquiétait, notamment les nouveaux agents sans expérience contre ce type de maladies infectieuses dangereuses. Par conséquent, en plus de trouver des traitements adaptés pour les malades, les médecins vétérans ont dû transmettre des consignes scientifiques et rassurer l’ensemble du personnel afin que les nouveaux puissent être pleinement conscients de leur responsabilité.
''En Chine, de nombreux médecins ont été infectés lors du processus de soins. Je suis très heureux qu'au Vietnam, il n'y ait pas eu de cas d'infection croisée à l’hôpital. La sécurité des médecins et des autres patients a été assurée'', a souligné le docteur Phong.
Face aux précédentes épidémies telles que H1N1 et H5N1, l’infirmière Nguyên Minh Tâm, avec plus de 16 ans d'expérience au Département des maladies tropicales, a toujours su garder son calme. Elle a confié : ''Je ne me suis pas inquiétée sous ma combinaison de protection''.
Rester solidaire
Pour Ta Kiên Hoà, 73 ans, d’origine vietnamienne mais de nationalité américaine, le voyage retour dans son pays natal après de nombreuses années aux États-Unis s’est transformé en "cauchemar". En seulement deux heures de transit à l'aéroport de Wuhan, il a été infecté par le virus.
La sortie de l’un des premiers cas guéris de l’hôpital Cho Rây. |
Pendant sa quarantaine à l’hôpital, M.Hoà et les médecins du Département D de l'Hôpital des maladies tropicales sont devenus ses plus proches confidents. En effet, hormis les soins médicaux, le personnel a été un soutien moral important.
Le médecin Nguyên Ngoc Sang, de l’hôpital Cho Rây a déclaré que, les premiers jours, Li Ding s’était senti mal à l’aise en zone d’isolement et refusait de coopérer avec l’équipe médicale. Grâce à la patience et à la bonté du personnel, il est parvenu à leur accorder sa confiance.
Honorant le serment d'Hippocrate, le personnel de santé mérite d’être salué pour leur travail remarquable dans la lutte contre le COVID-19. À leur yeux, quel que soit le patient, quel que soit le pays, la vie est extrêmement précieuse.