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Lors des deux premiers mois de l’année, les exportations de riz se sont élevées à plus de 856.000 tonnes pour près de 348 millions de dollars, soit une croissance de 102% et 82% sur un an, selon l’Association des vivres du Vietnam (VFA).
Des créneaux d'exportation de riz du Vietnam. |
Cette forte progression s’explique essentiellement par l’exécution de contrats intergouvernementaux signés en 2015 avec les Philippines et l’Indonésie, et d’un grand nombre de contrats commerciaux avec la Chine. Selon la VFA, le Vietnam doit encore honorer de nombreux engagements, pour un volume d’environ 1,4 million de tonnes. Cela permettra d’assurer le rythme de croissance dans les temps à venir.
Des campagnes promotionnelles
Actuellement, les cours du riz sont élevés sur le marché national, en raison de la forte demande domestique et des prévisions de baisse de production dans le delta du Mékong causée par la sécheresse et les remontées d’eau salée. Selon la VFA, malgré la hausse des cours du riz en raison de la baisse de l’offre, la demande faible sur le marché international ne donnerait pas lieu à un nouvel essor.
Le Vietnam est l’un des trois plus importants exportateurs mondiaux de riz. |
Photo : Vu Sinh/VNA/CVN |
Le ministère de l’Industrie et du Commerce s’intéresse cette année aux nouveaux marchés potentiels en Europe, outre les États-Unis, le Japon et la République de Corée, tout en améliorant la qualité du riz et accélérant la promotion commerciale. «Afin de promouvoir efficacement leurs produits, les entreprises ont besoin d’avoir des informations sur les diverses possibilités de débouchés commerciaux. L’état et l’association des producteurs vivriers du Vietnam doivent fournir ces renseignements pour aider les entreprises à développer leurs marchés. Le ministère de l’Industrie et du Commerce doit également élaborer des campagnes promotionnelles en fonction des spécificités des produits agricoles et des différents marchés», souligne le ministre de l’Industrie et du Commerce, Trân Tuân Anh.
Un label pour le riz vietnamien
Si le Vietnam est l’un des trois plus importants exportateurs mondiaux de riz, son chiffre d’affaires à l’exportation reste faible faute de label reconnu au plan international. La labellisation du riz vietnamien s’impose donc plus que jamais.
En 2015, le Vietnam a exporté 6,6 millions de tonnes de riz, soit une hausse de 4% par rapport à 2014. Avec plus de 2,8 milliards de dollars, son chiffre d’affaires a en revanche accusé une baisse de 4,5%. Deux raisons principales expliquent ce paradoxe : le riz vietnamien est majoritairement commercialisé sous les marques des acheteurs, donc inconnu du consommateur, et le riz de haute qualité ne représente que 27% des exportations totales.
Améliorer la qualité du riz vietnamien et le faire labelliser sont donc des missions impératives. |
Pour ne pas trop dépendre du marché chinois, le Vietnam a décidé de conquérir les marchés européen, américain, sud-coréen et japonais, lesquels sont non seulement exigeants, mais aussi très sensibles aux labels. «Nous élaborons ce premier trimestre un programme d’amélioration de la qualité du riz vietnamien et de création d’un label. Ces tâches sont cruciales pour les entreprises membres de notre association qui veulent se positionner sur des marchés exigeants et vendre leur riz à un prix plus élevé», estime Huynh Thê Nang, président de l’Association des producteurs vivriers du Sud et directeur général de la Société de vivres du Sud.
Afin de répondre aux exigences de nouveaux marchés, les entreprises exportatrices et les riziculteurs vietnamiens se sont engagés à produire un riz de qualité. Un modèle de rizière de grande envergure a été expérimenté afin d’obtenir des rendements plus élevés. Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural fera labelliser certaines variétés de riz cultivées dans le delta du Mékong, labels qu’il s’attachera à promouvoir ensuite auprès de tous ses prospects.
Nguyên Trung Kiên, président du conseil d’administration de la société Gentraco, estime que de nombreuses actions doivent être menées pour augmenter le volume des exportations de riz vietnamien. «Nous demandons à l’Association des producteurs vivriers du Sud et aux services du commerce des ambassades vietnamiennes de nous fournir tous les renseignements permettant de connaître les marchés traditionnels ou potentiels, et plus particulièrement en ce qui concerne les exigences de qualité, d’hygiène alimentaire, de fiscalité, de normes techniques, de litiges commerciaux internationaux», précise-t-il. L’objectif est ambitieux : d’ici 2020, les exportations devront comprendre 20% de riz labellisé, puis 50% d’ici 2030.