Des élèves vietnamiens insufflent un "vent nouveau" sur un archipel japonais

Les îles de Goto, isolées au large de la côte sud-ouest du Japon, deviennent plus animées grâce à la présence d’élèves vietnamiens inscrits aux cours de japonais.

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Élèves vietnamiens à l’École de langue japonaise de Goto.
Photo : Kyodo News/CVN

Un groupe de 16 élèves vietnamiens étudie depuis avril 2020 le japonais à Goto, contribuant ainsi à revitaliser ces îles reculées, selon l’agence de presse Kyodo News. Ils suivent sur place des cours intensifs organisés par l’École de langue japonaise de Goto. Ces cours doivent leur permettre de se préparer pour le concours d’entrée à l’Université de Nagasaki notamment. Les autorités locales espèrent ainsi créer un nouveau dynamisme afin de combler le vide laissé par les jeunes insulaires partis étudier sur le continent.

Cours de japonais intensifs pour les étrangers

Les autorités locales ont choisi pour diriger l’École Goto une société d’enseignement, dont le siège se situe dans la préfecture de Kumamoto, dans le Sud-Ouest du Japon. Les Vietnamiens ont été sélectionnés parce que cette société a établi un lien avec l’Université de Nagasaki, qui a conclu une coopération universitaire avec la ville de Dà Nang.

Déployé depuis 2018, le projet a pour but d’attirer des étrangers, notamment des jeunes vietnamiens, souhaitant apprendre le japonais et se former au pays du Soleil levant.

"L’environnement calme me permet de me concentrer sur mes études. Les habitants ici sont également très gentils et je suis vraiment heureux d’avoir choisi Goto", partage Lam Nhat Hai, un étudiant vietnamien à Fukue, l’île principale de l’archipel de Goto.

L’archipel de Goto est situé à une centaine de kilomètres au large de Nagasaki, au Sud-Ouest du Japon.
Photo : CTV/CVN

Malgré un emploi du temps chargé, Lam Nhat Hai a réussi à trouver un petit boulot. Cela lui permet d’améliorer ses compétences linguistiques afin d’étudier le tourisme dans une université de Kyoto, d’acquérir de l’expérience, de se familiariser avec l’environnement de travail et bien sûr, de subvenir à ses propres besoins.

"Tous mes efforts sont motivés par mon rêve d’ouvrir un jour mon propre hôtel au Vietnam", partage-t-il.

Des élèves vietnamiens bien intégrés

Les élèves vietnamiens suivent un cursus de deux ans dans le but d’obtenir l’Aptitude en Japonais (Japanese Language Proficiency Test), condition nécessaire pour réussir l’examen d’entrée à l’université.

La plupart d’entre eux viennent de familles à faible revenu. Pour les soutenir, les responsables de Goto ont mis en place des mesures dont un logement gratuit et une bourse de 480.000 yens. Ce montant leur permet de couvrir la quasi-totalité des 540.000 yens de frais annuels de scolarité.

Le directeur de l’École Goto, Yosuke Yoshihama (63 ans), s’est dit très satisfait du programme et félicite les Vietnamiens pour leur désir d’apprendre, leur enthousiasme et leur détermination à faire leurs preuves. Il exprime le souhait que "ces étudiants soient bientôt une passerelle reliant les îles de Goto au reste du monde". Dans le temps à venir, cet établissement a l’intention de porter ses capacités d’accueil à 100 personnes.

Avant l’ouverture de l’école, l’inquiétude était grande de savoir si les Vietnamiens allaient être capables de s’adapter au style de vie paisible des îles. Dans les faits, après moins d’un an de vie sur place, ils ont déjà réussi à conquérir le cœur de la communauté locale.

Pour mieux s’intégrer, la plupart travaillent jusqu’à 28 heures par semaine, conformément à la loi sur les étudiants étrangers. Le patron d’un restaurant, Seiichiro Mochizuki, qui emploie deux Vietnamiens, apprécie leur sérieux et leur persévérance, affirmant même le souhait d’"embaucher un autre étudiant si possible".

Ces derniers mois, certaines entreprises locales ont été contraintes de fermer à cause de l’épidémie de COVID-19. Inquiets de la baisse des revenus des étudiants, les habitants leur ont offert des denrées alimentaires. "Nous voulons les encourager et les soutenir pour qu’ils aillent bien. En retour, les îles reçoivent une énergie très positive", partage le chef de l’association civique locale, Hiroshi Kambara (73 ans), avec un regard affectueux.

Q.D - Vuong Lu/CVN

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