Les chiens démineurs travaillent cinq heures par jour afin de rester efficaces. |
Photo: TN/CVN |
Le Projet RENEW, spécialisé dans le traitement des conséquences de la guerre, a été créé en 2001. Il est le fruit d’une coopération entre le Comité populaire de la province de Quang Tri et le Fonds d’aide du peuple norvégien –NPA (Norwegian People’s Aid en anglais).
Le 3 juillet, un groupe composé de trois maîtres-chiens cambodgiens, deux chiens renifleurs et trois démineurs a été créé grâce à des aides financières de l’Agence suédoise de coopération internationale (SIDA). Après 10 jours de test, 35 bombes à billes et 15 autres explosifs ont été neutralisés sur 2.435 m2 d’une colline de pins dans le hameau de Xuân My, commune de Cam Tuyên, district de Cam Lô.
Fidèles compagnons
Membre de l’équipe, Hong Rith, spécialiste du programme «Les chiens recherchent des explosifs» du NPA au Cambodge, est accompagné de deux bergers belges malinois, O-Nada et Fini, qui ont suivi dès leur plus jeune âge une formation au Cambodge.
La sélection et le dressage prennent du temps. Les canidés passent par une série d’examens. Grâce à leur flair, les chiens aident à sécuriser les zones dangereuses. De précieux compagnons, dont la formation a coûté très chère, et que l’on traite avec tous le respect qu’ils méritent. «Ils ne mangent que des aliments déshydratés importés des pays occidentaux. Chaque jour, ils prennent deux repas. On doit respecter un régime alimentaine strict, pas question de leur donner n’importe quoi», a confié Hong Rith.
Ces chiens travaillent cinq heures par jour lorsque les conditions météorologiques sont bonnes. S’ils étaient enfermés longtemps, ils perdraient leurs «capacités professionnelles» et deviendraient hargneux.
Une méthode rapide et efficace
Chaque fois qu’O-Nada s’arrête et s’assied, les maîtres-chiens posent un repère coloré sur le sol. Lors d’un test, O-Nada s’est arrêté trois fois en 10 minutes. L’explosif se situe à 10-20 cm de l’endroit où le chien marque l’arrêt. En une matinée, O-Nada et Fini ont trouvé 15 explosifs de différents types.
Un démineur creuse à l’endroit indiqué par le chien. |
Contrairement aux détecteurs de métaux, qui sonnent même pour un objet en métal inoffensif, leur flair exceptionnel permet aux chiens de marquer l’arrêt à proximité de la moindre odeur d’explosif. Dès lors, un démineur peut pénétrer sur la parcelle sécurisée, fouiller délicatement chaque centimètre carré de la zone indiquée par le chien et neutraliser l’engin explosif qui s’y cache.
D’après Ngô Thiên Khiêt, chef du groupe, «un groupe de démineurs se compose normalement d’environ 16 personnes tandis que 5 sont suffisantes s’il y a des chiens».
Mais l’usage des chiens présente quelques inconvénients. «Cette méthode dépend de nombreux facteurs comme le vent, l’humidité, la quantité de poudre», a partagé Hong Rith.
Au Vietnam, il s’agit de la première fois que des chiens renifleurs sont utilisés dans le déminage. L’expérimentation se poursuivra jusqu’à fin 2015.