Des célébrités nées sous le signe du Singe

À l’occasion du Têt traditionnel 2016 (Année du Singe), Le Courrier du Vietnam présente quelques-uns des grands hommes de l’histoire vietnamienne nés sous le signe du Singe : personnalités politiques, généraux militaires, écrivains ou chercheurs. Sélection.

>>Des célébrités nées sous le signe de la Chèvre

Nguyên Trai (1380-1442)

Nguyên Trai, de son vrai nom Uc Trai, est à la fois un homme politique, un stratège militaire et un poète de renom sous la dynastie des Lê postérieurs (1428-1527). Au service du roi Lê Thai Tô qui règne de 1428 à 1433, Nguyên Trai est un grand acteur de la lutte contre les envahisseurs chinois Ming et de l’établissement de la dynastie des Lê postérieurs. Il est l’auteur de Binh Ngô dai cao (Proclamation de la victoire), une œuvre en vers très percutante sur la victoire contre les Ming et l’affirmation de la souveraineté. Quand le règne de Lê Thai Tô prend fin, Nguyên Trai se retire des affaires de la cour pour mener un vie d’ermite à Côn Son (province de Hai Duong). Quelques temps après, le roi Lê Thai Tông - qui succède à Lê Thai Tô - le rappelle à la cour pour le charger des affaires militaires. Mais jaloux de son talent, plusieurs mandarins cherchent à le limoger. En 1442, il est victime d’une injustice dans l’affaire de régicide dite Lê Chi Viên et condamné à mort. Vingt-deux ans plus tard, le roi Lê Thanh Tông le disculpe. En 1980, Nguyên Trai a été reconnu par l’UNESCO homme de culture du monde.

Nguyên Tri Phuong (1800-1873)

Nguyên Tri Phuong est un mandarin et un grand dignitaire sous la dynastie des Nguyên (1802-1945). Le général en chef de l’armée royale contre l’invasion française fait défendre les places fortes de Dà Nang en 1858, Gia Dinh en 1861 et Hanoi en 1873. Dans le combat contre les troupes françaises de Francis Garnier pour défendre la citadelle de Hanoi en novembre 1873, son fils Nguyên Lâm, gendre du roi Tu Duc, est tué. Lui est blessé et capturé par les Français. Mais Nguyên Tri Phuong refuse de se nourrir et meurt le 20 décembre 1873. Lors de ses funérailles, le roi Tu Duc fait une oraison funèbre vantant les trois mandarins méritants sacrifiés lors de cette bataille dont Nguyên Tri Phuong et son fils Nguyên Lâm.

Phan Châu Trinh (1872-1926)

Phan Châu Trinh, appelé aussi Phan Chu Trinh, est un lettré moderniste, nationaliste réformateur né d’une lignée familiale patriotique. Sous le régime colonial, il soutient le mouvement «Grève des impôts» de 1908 dans le Centre du pays. Son combat politique lui vaut d’être condamné à mort puis déporté à Poulo-Condore et enfin d’être assigné à résidence suite aux vives protestations de la Ligue des droits de l’homme en France. Libéré, il se rend en France en 1911 et organise le combat anticolonial au sein du groupe des Cinq Dragons composé de Phan Chu Trinh, Phan Van Truong, Nguyên An Ninh, Nguyên Thê Truyên et Nguyên Ai Quôc (Hô Chi Minh) et mène des activités révolutionnaires pendant un certain temps avec Nguyên Ai Quôc. Revenu à Saigon en 1925, il poursuit son activité. Phan Châu Trinh était partisan d'une lutte pacifique : il s'agissait d'élever la conscience nationale et le niveau culturel du peuple pour réaliser l'union contre l'Administration coloniale. Il voulait enterrer la monarchie et le mandarinat pour une république démocratique moderne.

Khai Hung (1896-1947)

Khai Hung, de son vrai nom Trân Khanh Giu et pseudonyme Nhi Linh, est un romancier et nouvelliste des années 1930. Issu d’une famille mandarinale, il fait ses études secondaires au Lycée français Albert Sarraut de Hanoi. Khai Hung choisit l’écriture et la littérature. Après des années d’études en France, il revient au Vietnam et poursuit le métier d’enseignant. Avec l’écrivain Nhât Linh, il crée en 1933 le groupe littéraire Tu luc van doàn (traduction littéraire : Compter sur ses propres moyens) dans l’ambition de rénover non seulement les lettres, mais encore la vie culturelle et sociale de l’époque. Le roman vietnamien moderne né dans les années 1930, sous l’influence du romantisme français. L’un de ses chefs de file est Khai Hung, dont les oeuvres jouissent d’une grande popularité. Ce pilier du Tu luc van doàn se fait un nom grâce à des nouvelles et des romans : Hôn buom mo tiên (Rêve féerique du papillon), Nua chung xuân (printemps sans lendemains), Tiêu son trang si (Le chevalier de Tiêu Son), Trông mai (Les rochers mâle et femelle), Dep (Le beau), Gia dinh (La famille).

Nguyên Van Huyên (1908-1975)

Nguyên Van Huyên est un historien, ethnologue et chercheur. Issu d'une famille de lettrés, il est envoyé en France à l’âge de 18 ans pour y étudier. En 1934, il est le premier Vietnamien à soutenir sa thèse de doctorat à la Sorbonne (Les chants alternés des garçons et des filles en Annam) avec une thèse complémentaire (L'habitat sur pilotis en Asie du Sud-Est). De retour au Vietnam en 1935, il enseigne à l'École du protectorat jusqu'en 1938 et à l'École française d'Extrême-Orient à Hanoi (EFEO). Après la Révolution d’Août 1945, il est nommé directeur du Service de l'enseignement universitaire. Conformément à ses fonctions, il organise et coordonne des programmes d'enseignement aussi variés que difficiles. S'intéressant à la culture traditionnelle et populaire, non seulement des Vietnamiens à proprement parler, mais encore des minorités, il laisse une abondante bibliographie, majoritairement en français. De 1946 à sa mort, il est ministre de l'Éducation nationale de la République démocratique du Vietnam. Il est aussi député de l’Assemblée nationale vietnamienne de la IIe législature à la VIIe législature.


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