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Exploitation de l’écorce de cannelier Trà My dans la province centrale de Quang Nam. |
Outre le panax ginseng de Ngoc Linh, les immenses forêts de canneliers situées au pied de la montagne éponyme (district de Nam Trà My) symbolisent vitalité et richesse perpétuelle et sont ainsi considérées comme un cadeau du ciel offert à la population de la région, notamment aux ethnies Ca dong, M’nông et Xê dang.
La valeur et les bienfaits de la cannelle de Trà My sont connus depuis la nuit des temps. L’épice était en effet si précieuse qu’elle devait être donnée en offrande aux rois de l’époque. Une gravure de l’arbre à cannelle figure également sur l’un des Neuf Chaudrons à trois pieds du roi Minh Mang (1791-1841) de la Cité impériale de Huê (province centrale de Thua Thiên-Huê).
Cependant, il y a 30 ans, plusieurs plantations de canneliers du district de Trà My, divisé actuellement en deux districts, Bac Trà My (au nord) et Nam Trà My (sud), ont tellement été surexploitées que les réserves de cannelles se sont rapidement épuisées.
Résurrection des canneliers
Les villageois se sont ainsi accordés sur la préservation des forêts de canneliers ainsi que sur l’interdiction de leur exploitation. |
Afin de redonner de la couleur aux terrains de canneliers, les autorités locales ont demandé aux habitants d’y planter des arbres originaires du Nord du pays. Toutefois, la qualité de ces arbres étant nettement moins bonne que celle de leurs homologues locaux, ils ont rapidement été abattus. Il a donc fallu aller chercher des branches et des graines sur les «vrais» canneliers afin de sauver la précieuse épice de Trà My.
«Les forêts de canneliers existent depuis longtemps. Outre la présence de dizaines d’arbres naturels, il nous faut cultiver chaque année des arbrisseaux. Nous sommes déterminés à préserver ces forêts bien que cela relève souvent du défi», a partagé Bùi Xuân Duong, patriarche du village de Ông Ni, commune de Trà Vân.
Les villageois se sont ainsi accordés sur la préservation des forêts de canneliers ainsi que sur l’interdiction de leur exploitation. «Comme le niveau d’éducation des habitants n’est pas bien élevé, les accords se font essentiellement à l’oral. Et tout le monde respecte les règles malgré tout», a-t-il poursuivi. La commune de Trà Vân compte dix villages, totalisant environ 2.600 personnes. Les gens y vivent principalement de l’élevage et de la culture. La grande majorité des foyers vit dans la précarité. De plus, le climat n’y est pas favorable, affectant davantage la vie quotidienne des habitants.
«Les canneliers peuvent parfois se vendre des dizaines de millions de dôngs. Cependant, les habitants n’en exploitent seulement les graines et l’écorce», a déclaré Hô Van Huyên, vice-président du Comité populaire de la commune.
Vers un développement durable
Actuellement, l’écorce de cannelle de Trà My séchée se vend à 60.000/kg. Du fait du caractère précieux et rare de l’épice, des gens sont tentés d’en extraire en cachette. Par conséquent, les forces de police locales, en coopération avec les habitants, ont dû multiplier les surveillances des forêts afin de découvrir à temps les malfaiteurs et de mettre un terme à ce vandalisme. L’Association de la cannelle de Trà My cherche à développer ce trésor provincial en encourageant les habitants à cultiver davantage de canneliers et en poussant les entreprises de transformation à acheter davantage de produits récoltés.
Les autorités du district, quant à elles, ne restent pas les bras croisés. Selon Hô Quang Buu, président du Comité populaire de Nam Trà My, dans le cadre du maintien et du développement des plantations locales de canneliers, le district a fait appel au gouvernement afin de venir en aide à la région. En effet, il est demandé aux organismes concernés de racheter les canneliers et prendre en charge le soin des arbres en question. Cela permettra, avec espoir, d’assurer la qualité et la réputation de la cannelle de Trà My.
Mai Quynh/CVN