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Le président américain Donald Trump s'exprime lors d'un meeting de campagne depuis Des Moines, dans l'Iowa, le 30 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Depuis Des Moines, capitale de cet État agricole qui joue un rôle crucial dans la primaire démocrate, le président américain a dénoncé "la folie" de la "gauche radicale" et ironisé sur ses adversaires potentiels.
"Nous gagnerons le grand État de l'Iowa, et si nous ne gagnons pas, ce sera un cauchemar pour vos exploitations agricoles", a-t-il lancé, pendant que la foule scandait "USA ! USA ! USA !"
Coiffés des désormais célèbres casquettes rouge, ou de bonnets Trump afin de braver le froid de l'Iowa, nombre de ses supporters avaient fait la queue plusieurs heures avant le début du meeting.
"Je l'adore!", expliquait Linda Moon, 72 ans. "J'en ai ras-le-bol de l'autre parti qui passe son temps à le démolir. Il n'est pas parfait (...) mais il fait vraiment de bonnes choses pour ce pays".
"Il fait beaucoup de choses pour l'Amérique, il fait revenir les emplois", ajoutait en écho Darren Johnson, 38 ans. Certains avaient parcouru plusieurs centaines de kilomètres pour être au rendez-vous de celui qu'ils veulent voir réélu le 3 novembre.
Mettant en avant la vigueur de l'économie américaine, Donald Trump a martelé avoir accompli bien plus "que n'importe quel président" à ce stade.
Son procès historique en destitution mené au Congrès américain? "Ils veulent annuler vos votes !", a-t-il lancé.
En face, la plus grande incertitude pèse sur l'identité du candidat que les démocrates choisiront après un marathon de primaires, qui débute avec le coup d'envoi très attendu dans l'Iowa, lundi 3 février.
Dans cet État rural peu peuplé, les sondages montrent les deux grands favoris dans un mouchoir de poche: l'ancien vice-président Joe Biden, représentant l'aile modérée du parti, et le sénateur indépendant Bernie Sanders, nettement plus à gauche.
Juste derrière arrivent l'ancien maire modéré Pete Buttigieg et la sénatrice progressiste Elizabeth Warren.
Signe que la course reste très ouverte: quelque 45% des électeurs de l'Iowa se disent prêts à changer d'idée le jour même du vote, selon l'institut de Monmouth University.
"Pas d'idée claire"
Des panneaux de soutien au candidat à la primaire démocrate Pete Buttigieg, le 29 janvier à Des Moines, dans l'Iowa. |
Lundi prochain 3 février, dans une froide soirée, les électeurs démocrates de cet État voteront lors de caucus : des assemblées d'habitants qui désigneront leur candidat de prédilection en se regroupant par affinités dans une salle, à la vue de tous.
Un curieux système qui rend toute prédiction encore plus compliquée qu'à l'accoutumée.
"D'habitude, on commence à y voir plus clair à ce stade", confie le président du parti démocrate de l'Iowa, Troy Price.
Mais après qu'un nombre record de prétendants démocrates à la Maison Blanche, affichant une diversité inédite, sont entrés en lice l'an dernier, il reste encore une douzaine de candidats "très bons" dans la course et c'est ce qui fait hésiter les électeurs, affirme-t-il.
"Je pense donc vraiment qu'on n'aura pas une idée claire du résultat avant les premières données le soir des caucus, et cela fait un moment que ce n'est pas arrivé".
Une incertitude qui encourage les volontaires à venir de tous les États-Unis pour soutenir leurs candidats à l'investiture démocrate, même s'ils figurent au bas des sondages. Leur espoir ? Qu'un bon résultat dans l'Iowa, déjouant les attentes, les fasse grimper dans les sondages avant les votes qui suivront en cascade dans les autres États.
Le procès en destitution visant Donald Trump ajoute à l'incertitude car cette procédure historique a provoqué une situation inédite.
Alors que les candidats multiplient d'ordinaire les meetings de campagne dans l'Iowa, trois des favoris sont coincés à Washington car, en tant que sénateurs, ils font office de jurés : Bernie Sanders, Elizabeth Warren et Amy Klobuchar.
Ils tentent d'occuper le terrain en envoyant des représentants: groupes de rock, athlètes et autres personnalités. Mais aussi des proches et même, pour la sénatrice Warren, son chien Bailey.
Au niveau national, c'est Joe Biden qui arrive en tête dans les sondages, devant Bernie Sanders et Elizabeth Warren. Le milliardaire Michael Bloomberg, quatrième, ne concourt pas dans l'Iowa, faisant l'impasse sur les premières primaires jusqu'au "Super Tuesday" du 3 mars, lorsqu'une quinzaine d'États voteront.
Se présentant en rival le plus craint par Donald Trump, l'ancien vice-président de Barack Obama sillonne l'Iowa pour tenter de convaincre les démocrates qu'il est le meilleur rempart contre celui qui, selon lui, menace "l'identité même de ce pays".