Depuis leur jardin, démonstration de force pour Lavillenie et Duplantis

Renaud Lavillenie et Armand Duplantis, qui lui a ravi cet hiver le record du monde du saut à la perche (6,18m), ont rivalisé lors d'une compétition au format original qu'ils ont terminée premier ex-aequo, dimanche 3 mai, chacun chez lui, aux États-Unis ou en France.

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Le Suédois Armand Duplantis (droite) et le Français Renaud Lavillenie pendant le All Star Perche le 23 février à la Maison des Sports à Clermont-Ferrand.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le double champion du monde américain Sam Kendricks s'est classé 3e de cet "Ultimate Garden Clash", ersatz de compétition sportive en temps de confinement, et retransmise en directe sur les réseaux sociaux par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF).

Faute de pouvoir s'affronter selon un format classique, compte tenu des conditions sanitaires liées à l'épidémie mondiale de coronavirus et des conditions matérielles très différentes dans lesquelles ils sautaient, les trois athlètes s'étaient accordés sur un objectif inédit : franchir le maximum de barres à 5m de hauteur en 30 minutes.

Lavillenie et Duplantis ont tous les deux réussi 36 sauts - avec chacun un seul échec - et Kendricks 26. Dans une certaine confusion, la production a proposé un tie-break de 3 minutes, que Lavillenie, le visage marqué par la fatigue, a refusé alors que Duplantis, visiblement moins éprouvé, repartait pour un saut supplémentaire.

"Réussir 36 sauts à 5 m en 30 mn, je défie quiconque sur cette planète d'en faire autant, c'est énorme", a salué Kendricks, encore essoufflé. Au plus fort du défi, le direct a réuni un cumul de plus de 20.000 spectateurs simultanés mais au total, la vidéo de la compétition comptait des centaines de milliers de vues dimanche soir 3 mai sur ses différents supports.

Chacun s'est élancé sur un sautoir personnel : Lavillenie dans son jardin à Pérignat-lès-Sarliève (Puy-de-Dôme) avec sa fille Iris sur la balançoire en arrière-plan, Kendricks sur un sautoir moderne dans la ferme de ses parents en Louisiane (Etats-Unis) et Armand Duplantis sur le vieux sautoir où il a commencé, à l'âge de trois ans, dans le jardin de ses parents, dans le Mississipi (États-Unis).

"Aucun de nous ne voulait perdre"

Le perchiste américain Sam Kendricks pendant la réunion en salle du Grand Prix de Glasgow le 15 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Âgé de 20 ans, le jeune prodige a enchaîné les sauts rapidement, sans effort apparent. Lavillenie, 33 ans, s'est montré méticuleux, s'arrêtant entre chaque saut pour boire, s'éponger le front et se repoudrer les mains, tandis que Kendricks, dont la piste d'élan était bien plus longue, a adopté un rythme plus prudent, prenant le temps de s'assoir pour reprendre son souffle.

"Paradoxalement, j'ai retrouvé l'essentiel d'une préparation de compétition", a témoigné Lavillenie, qui avait exprimé ces dernières semaines sa difficulté à s'entraîner alors que l'épidémie de COVID-19 a provoqué le report des grands rendez-vous de cette année, Jeux olympiques en tête.

"Aucun de nous ne voulait perdre... C'était mine de rien très intense", a-t-il ajouté lors d'une courte conférence de presse par visioconférence après le défi. "Mon objectif c'était de faire un saut par minute, mais il a fallu en faire un peu plus pour aller chercher la victoire. C'est un effort mixte entre la technique et l'endurance. Je ne ferais pas ça tous les weekends mais c'était cool".

Armand Duplantis a lui aussi expliqué avoir accepté avec enthousiasme l'initiative de son aîné français : "Je vis de la compétition, on était tous en manque". Mais il n'est pas pour autant favorable à l'idée d'introduire ce format de compétition dans un stade : "C'était sympa, mais moi je veux sauter haut, plus haut".

Le président de la Fédération internationale d'athlétisme, Sebastian Coe, a suivi la compétition sur internet et félicité les trois athlètes pour "cette formidable initiative, vraiment sympa et innovante". Il a aussi remercié leurs proches pour avoir aidé, en tenant les compteurs ou gérant les caméras, "à ramener de l'athlétisme en direc pendant le confinement".

"J'espère que nous pourrons proposer quelques autres compétitions comme celle-ci pour tous les fans d'athlétisme à travers le monde", a-t-il ajouté. Ces nouveaux défis pourraient impliquer d'autres perchistes, hommes ou femmes, et d'autres disciplines.

Parallèlement, Lavillenie et Duplantis doivent se "retrouver" le 11 juin pour un autre concours inédit à distance, organisé à la place du meeting d'Oslo. Le Suédois sautera dans le mythique stade Bislett, sans aucun public, contre le local Sondre Guttmorsen, tandis que le Français doit concourir encore une fois depuis chez lui.

AFP/VNA/CVN

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