Delhi s'inquiète du virus et veut diminuer la pollution

New Delhi, mégapole parmi les plus polluées du monde, a présenté lundi 5 octobre son plan de bataille contre le brouillard toxique qui l'assaille chaque année en octobre-novembre, sur fond de craintes de le voir s'aggraver la pandémie.

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Un paysan indien brûle la paille restée dans son champ après la récolte de paddy, près d'Amritsar le 3 octobre.

"L'air pollué peut être une menace vitale avec la pandémie de COVID-19", a déclaré au cours d'une conférence de presse en ligne le ministre en chef de la capitale indienne, Arvind Kejriwal. Chaque année en période hivernale, New Delhi avec ses 20 millions d'habitants se couvre d'un manteau de pollution atmosphérique. Plaquée au sol par le froid et l'absence de vent, celle-ci provient d'émissions industrielles, de gaz d'échappement, de poussières et, en octobre-novembre, de fumées de brûlis agricoles dans les États voisins du Pendjab et d'Haryana.

Outre l'installation d'une salle de contrôle du niveau de la pollution 24 heures sur 24, M. Kejriwal a annoncé l'essai d'un nouveau procédé biologique pour décomposer rapidement le chaume et la paille restés dans les champs après les récoltes et en faire de l'engrais au lieu de les brûler. Ce procédé utilise un liquide fermenté, à base de sucre de canne et de farine. L'an dernier, près de 45% de la pollution à Delhi a été attribuée aux brûlis agricoles dans les États voisins.

M. Kejriwal a également annoncé une surveillance accrue des chantiers de BTP et la mise en service d'une application mobile pour signaler les pollueurs. Les particules fines en suspension dans le "smog" (PM2,5) constituent l'élément le plus nocif de cette pollution à Delhi. D'un diamètre égal au trentième de celui d'un cheveu humain, elles peuvent s'infiltrer dans le sang à travers les poumons. Une exposition à long terme aux PM2,5 accentue les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer des poumons.

Les concentrations de PM2,5 peuvent dépasser dans la capitale le seuil des 999 par mètre cube d'air, près de 40 fois celui retenu par l'Organisation mondiale de la santé qui recommande une limite de 25 en moyenne quotidienne. Un rapport de l'ONU a estimé en 2018 que 14 des 15 villes les plus polluées du monde se situaient en Inde où, selon une étude américaine de 2017, la pollution de l'air a causé 1,2 million de morts prématurées.

Le confinement imposé en mars pour lutter contre le coronavirus, progressivement levé depuis juin, a suscité un recul momentané de la pollution avec la baisse des activités. Mais cela ne devrait pas réduire sensiblement l"airpocalypse", le pic d'octobre-novembre, à Delhi, jugent les experts. Les personnes souffrant de maladies pulmonaires ou cardiaques pourraient subir "un double coup" si elles contractaient également la maladie COVID-19, explique le professeur Dorairaj Prabhakaran, de la Fondation de la santé publique de l'Inde. Delhi a été durement frappée par la pandémie, avec près de 300.000 cas sur un total de 6,6 millions en Inde.


AFP/VNA/CVN

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