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Défilé Dior, le 24 juin 2017 à Paris. |
Sur le campus de Dior
Le directeur artistique Kris Van Assche, qui fête ses 10 ans à la tête de Dior homme, a voulu "rendre hommage" au savoir-faire de ses ateliers, situés 3 rue de Marignan: l'adresse s'affiche fièrement sur des étiquettes, qui sont cousues sur des manches de vestes ou épinglées à la boutonnière.
Le logo revient aussi sur des bandes noires formant des rayures sur de grands manteaux en lainage de costume légers, ou sur de fines écharpes-rubans.
Le créateur belge s'est une fois de plus ingénié à revisiter l'ensemble costume noir-chemise blanche - "l'ADN de Dior homme", commente-t-il - en y apportant sa touche sportswear et urbaine.
"Tout le monde dit que le tailleur, c'est fini; moi je ne suis pas du tout d'accord", dit-il à l'AFP. "Je vois les jeunes mannequins, ils sont d'une génération qui est née en jean et sweat-shirt, mais quand ils viennent ici et qu'ils mettent un costume, ils adorent ça".
La veste est cette fois très ajustée, cintrée à la taille: "presque l'idée de la veste Bar pour homme", décrit le créateur, en référence à la silhouette en sablier caractéristique du New Look. Le costume est décliné, déconstruit, jusqu'à se réduire à une veste sans manche et un short, une veste queue de pie est travaillée comme une robe, coupée en biais.
Pour contraster, le bas de la silhouette, pantalon et sneakers, est résolument sportswear. Dans la deuxième partie de la collection, qui relève davantage de son ADN personnel, dit-il, Kris Van Assche est allé chercher l'inspiration du côté d'un campus américain. Il reprend les couleurs des uniformes scolaires - bleu clair, bordeaux, beige, rouge -, les sweats style université, les blousons teddy...
Ces jeunes hommes, qui portent des colliers à têtes de mort, s'habillent pour séduire et pour passer la nuit dehors, à faire la fête, comme l'indique le slogan, récurrent, de "late night summer".
Défilé Hermès, le 24 juin 2017 à Paris. |
Sacai, version cow-boy
Chez Sacai, marque de la créatrice japonaise Chitose Abe, qui a présenté un défilé mixte, des expressions sibyllines en anglais ("Stasis as to vector", "All in due course") s'impriment à l'infini sur des vestes, des t-shirts, bermudas, pantalons et jupes, en blanc sur fond noir ou bleu clair sur fond blanc.
La silhouette devient une page de livre sur laquelle les mêmes mots, œuvre typographique de l'artiste conceptuel américain Lawrence Weiner, s'alignent de façon obsessionnelle.
La griffe japonaise s'est aussi inspirée du Far west, avec des franges sur des vestes, des chemises, des boots à moitié santiags.
Un univers américain qui a également séduit Olivier Rousteing chez Balmain. Le créateur a proposé une collection quasiment exclusivement en noir et blanc, faisant la part belle au cuir.
Etudes: dans le métro
La marque Études célèbre le Paris des années 80 avec des slogans tirés de titres et de paroles de chansons de Taxi Girl, groupe phare de ces années-là: P-A-R-I-S s'imprime sur un t-shirt, "Paris, ville de nos rêves" sur une ceinture, ou sur une chemisette en petits caractères noirs formant des carreaux, tandis qu'un pull sans manche affiche: "Cherchez le garçon".
Dans ce défilé également mixte, la griffe propose un voyage dans le métro parisien d'hier: les couleurs des anciens tickets à bandes magnétiques, jaunes puis bleus, composent la palette de la collection.
AFP/VNA/CVN