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"Nous avons l'intention de faire appel de cette décision erronée", a déclaré Sean Spicer, porte-parole de la Maison Blanche. Il a précisé que les juristes de l'exécutif adopteraient la meilleure stratégie de recours après avoir préalablement obtenu des "éclaircissements" sur les décisions rendues.
Le président américain Donald Trump le 15 mars 2017 à Nashville dans le Tennessee. |
En l'espace de quelques heures, deux juges fédéraux ont bloqué mercredi soir 15 mars et jeudi 16 mars l'application du texte controversé, qui bannit l'entrée des États-Unis aux ressortissants de six pays musulmans. Ces deux tribunaux ont donné raison aux États démocrates et aux militants associatifs qui affirment que le décret vise de façon discriminatoire les musulmans.
Condamnant une justice "politisée", M. Trump a dénoncé "un abus de pouvoir sans précédent" et un coup d'arrêt à sa politique "faisant paraître faibles" les États-Unis. Exactement comme après la suspension le 3 février de son premier décret anti-immigration, le président a promis de poursuivre la lutte devant les tribunaux, jusqu'à la victoire. "Nous allons porter ce dossier aussi loin qu'il le faudra, au besoin jusqu'à la Cour suprême. Nous allons gagner. Nous allons protéger nos citoyens coûte que coûte", a lancé Donald Trump lors d'une réunion publique dans le Tennessee.
Juges pas convaincus
Le décret retoqué avait pourtant été présenté par M. Trump comme inattaquable sur le plan juridique, ayant été expurgé de ses éléments les plus contestés qui avaient suscité des réactions outrées dans sa première version. Ces efforts de polissage n'ont pas suffisamment convaincu les deux magistrats concernés, le premier à Hawaï, le second dans l'État du Maryland.
"Un observateur censé et objectif (...) se doit de conclure que ce décret a été émis dans l'objectif de défavoriser une religion déterminée", a estimé dans sa décision le juge de Hawaï Derrick Watson. Le nouveau décret est "la concrétisation, envisagée depuis longtemps, de l'interdiction d'entrée (aux États-Unis) aux musulmans", a de son côté tranché le juge du Maryland Theodore Chuang. Ce dernier n'a toutefois suspendu qu'en partie le texte, en ciblant la mesure d'interruption de délivrance des visas pour les six pays musulmans concernés.
Les deux juristes, qui ont tenu des audiences mercredi 15 mars quelques heures seulement avant la mise en application prévue du décret, ont indiqué avoir fondé leur opinion sur des déclarations passées de M. Trump et de ses conseillers.
Le président américain se voit ainsi rappeler que sa rhétorique contre les musulmans a un coût, même si elle remonte principalement à l'époque de la campagne quand le candidat républicain avait suggéré de fermer les frontières américaines à tous les musulmans.
Le juge Chuang avait été saisi par une coalition d'organisations de défense des libertés et des réfugiés, dont la puissante American Civil Liberties Union (ACLU).
AFP/VNA/CVN