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La cathédrale St. Patrick à New York, rouverte avec une capacité de 25%, le 28 juin. |
Plus de la moitié des États du pays, largement dans le Sud et l'Ouest, voient leurs courbes des contaminations au nouveau coronavirus monter plutôt que descendre. "Beaucoup de gens s'imaginaient que tout irait mieux en été, que ce serait fini. Cela n'a même pas commencé à s'améliorer", a dit lundi 29 juin la numéro deux des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), Anne Schuchat, dans un échange vidéo avec la revue Jama. "Il y a beaucoup trop de virus dans le pays (...) C'est très décourageant."
L'incertitude pèse sur l'économie : le président de la Banque centrale américaine, Jerome Powell, a jugé le rythme de la reprise actuelle "extrêmement incertain" en raison du virus. Le nombre de décès quotidiens continue certes de décliner, ce dont se sert le gouvernement de Donald Trump pour minimiser la nouvelle flambée.
Mais le nombre de cas nouvellement détectés est plus élevé qu'à aucun moment depuis l'apparition du SARS-CoV-2 (plus de 40.000 par jour au niveau national), et les hospitalisations augmentent dans plusieurs foyers comme Houston (Texas) et Phoenix (Arizona), ce qui fait craindre le pire pour le tableau des morts dans les prochaines semaines.
Investiture masquée ?
Quant au masque, Donald Trump n'en porte pas en public, à l'inverse des démocrates, dont son adversaire pour la Maison Blanche, Joe Biden. L'attitude se retrouve chez les Américains : les trois-quarts des démocrates disent porter régulièrement un masque dans les commerces, contre une moitié des républicains, selon un sondage Pew.
C'est dans le désordre, selon les divisions politiques et géographiques, que les autorités tentent de contenir la nouvelle vague de cas, rappelant l'ordre dispersé dans lequel, en absence de leadership fédéral, le pays était entré puis sorti du confinement. Les masques sont aujourd'hui obligatoires en public dans au moins 20 des 50 États américains, selon l'organisation ASTHO et l'AFP. Plusieurs gouverneurs démocrates l'ont décidé ces dernières semaines, dont en Californie et au Nevada où se trouve Las Vegas. Ceux du Texas et de la Floride, républicains, l'encouragent mais refusent de le requérir.
Mais Jacksonville, en Floride, est la dernière grande ville en date à avoir décrété l'obligation, suivant d'autres agglomérations dont Miami. C'est là que Donald Trump a déménagé sa convention d'investiture en août. "Il m'a dit qu'il n'avait pas de problème avec les masques, et qu'il fallait suivre les conseils de votre juridiction locale", a répondu sa porte-parole, Kayleigh McEnany, lundi 29 juin.
Prélever l'échantillon pour les tests de COVID-19 à l'aéroport JFK de New York, le 29 juin. |
De nombreux républicains, dont le puissant chef du Sénat, Mitch McConnell, lundi 29 juin, encouragent de plus en plus activement les gens à se masquer. Autre nouvelle mesure restrictive décidée au niveau local : toutes les plages du sud de la Floride, dont celles de Miami, seront fermées le long week-end prochain, dont vendredi qui est férié pour la fête nationale.
"En déni"
Face au patchwork de décisions, les appels montent pour qu'une obligation nationale du masque dans les espaces publics intérieurs soit décrétée par Donald Trump, notamment d'Andrew Cuomo, le gouverneur démocrate de New York. "La Maison Blanche est en déni sur le coronavirus depuis le début", a accusé Andrew Cuomo.
Les données confirment l'efficacité de la mesure, explique David Rubin, professeur de médecine et responsable d'un modèle épidémiologique à l'hôpital pour enfants de Philadelphie. Il cite Richmond où les contaminations ont nettement chuté après l'obligation imposée le 29 mai en Virginie. C'est pour lui "la seule façon de créer une cohérence dans tout le pays pour réduire le risque posé par les gens qui voyagent d'une région à une autre". Pour les épidémiologistes, il est urgent d'intervenir pour inverser la tendance.
Treize États, dont les trois plus peuplés (Californie, Texas, Floride), subiront plus de décès dans les quatre prochaines semaines que dans les quatre précédentes, selon les CDC. De 125.000 morts, le pays peut s'attendre à entre 5.000 et 20.000 supplémentaires d'ici le 18 juillet.
AFP/VNA/CVN