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La beauté de la baie de Ha Long. |
Immédiatement, une image s’impose, une image au lavis: celle de milliers de pitons rocheux émergeant des eaux brumeuses… Ça, c’est la baie en vue panoramique, comme on peut la voir dans le film Indochine: image sublime, certes, mais qui ne montre pas les petits villages flottants qui, eux aussi, font partie du paysage. Ces villages, habités par des pêcheurs, sont aujourd’hui les derniers témoins d’une culture ancestrale…
Ils auraient bien pu disparaître, ces villages. Les autorités de la province de Quang Ninh avaient d’ailleurs commencé à en reloger les habitants sur la terre ferme, avant de finalement se raviser.
Il faut dire que, même s’ils sont particulièrement exposés aux typhons et qu’ils représentent une petite menace pour l’environnement, ces fameux villages de pêcheurs restent l’une des attractions de la baie. Les touristes, en tout cas, auraient été certainement affreusement déçus de ne plus les voir.
Quant aux promoteurs touristiques, ils auraient perdu l’un de leurs meilleurs atouts. Eh bien qu’on se rassure donc: des villages flottants, il y en a toujours en baie de Ha Long ! Et ce qu’ils ont perdu en authenticité, ils l’ont gagné en rentabilité, ce qui est un moindre mal.
Certains d’entre eux sont d’ailleurs très fréquentés. Témoin Cua Van, qui passe pour être le plus beau des sept villages flottants que compte encore la baie et qui accueille chaque jour de 200 à 400 visiteurs.
Dans le musée flottant qui est le centre culturel du village, les touristes sont conviés à des spectacles de chants, présentés par les autochtones. Comme quoi, il n’y a pas qu’Ulysse à être attiré par le chant des sirènes... Nguyên Thi Hang en est une. "Moi, je suis d’ici, vous savez. Je suis née, j’ai grandi à Cua Van... J’ai été formée pour devenir guide, et je dois dire que je suis très heureuse de pouvoir présenter aux touristes vietnamiens et étrangers ce qu’est notre vie quotidienne, ici", confie-t-elle.
Bon, qu’on se rassure tout de même, les villages de pêcheurs de la baie abritent encore des pêcheurs ! Ceux du village de Vung Viêng pratiquent une forme d’aquaculture respectueuse de l’environnement et visiblement rentable puisqu’ils empochent en moyenne de 60 à 70 millions de dôngs (de 2.400 à 2.700 euros) par an.
Mais pour ce qui est du tourisme, Vung Viêng n’est pas en reste: si ses habitants sont adeptes d’une aquaculture respectueuse de l’environnement, ils le sont également d’une sorte de tourisme communautaire pratiqué à la force des rames, comme nous l’expliquent Pham Van Nang et Vu Van Hông.
"Je suis tellement heureux d’avoir pu revenir dans mon village pour pratiquer l’élevage aquacole et accueillir les touristes !", dit le premier. "Comme rameur, on peut facilement se faire un revenu complémentaire de 3,5 millions de dôngs par mois. Ça fait du bien !", ajoute le second.
Sans aucun doute !... C’est du reste ce qui a poussé le comité de gestion de la baie de Halong à collaborer avec plusieurs organisations vietnamiennes et étrangères - américaines et japonaises, notamment - pour remettre à l’honneur certaines des fêtes folkloriques liées aux villages flottants. Pour Nguyên Huyên Anh, qui est chef adjoint du comité susmentionné, il s’agit avant tout de diversifier l’offre touristique.
"L’idée, c’est de permettre aux touristes de découvrir la culture des pêcheurs de la baie dans toute son originalité", nous indique-t-elle. "Il y a des concours de chant folklorique. Je pense en particulier au chant giao duyên qui est une forme de chant alterné réservée aux échanges amoureux".
Force est de constater qu’en s’ouvrant au tourisme, les villages de pêcheurs de la baie de Ha Long ont pris un nouvel essor.
VOV/VNA/CVN