De nouvelles preuves des effets nocifs de l'agent orange

L'agent orange, le défoliant massivement utilisé pendant la guerre du Vietnam, peut causer un cancer de la prostate.


Cette information est le résultat de recherches récentes réalisées par le Portland Veterans Administration Medical Center (Centre médical des vétérans américains de Portland) qui ont été publiées le 13 mai dans la revue de l'Association d'oncologie des États-Unis.

Un étranger en visite au Village de Hoà Binh Tu Du, en janvier à Hô Chi Minh-Ville


Les chercheurs ont mené une enquête auprès de plus de 2.700 anciens combattants américains au Vietnam qui se sont prêtés à une biopsie de la prostate. Un cancer de cet organe a été diagnostiqué chez 33% d'entre eux, soit près de 900 personnes, dont 459 étaient à un stade avancé.
Le Docteur Mark Garzotto du Portland Veterans Administration Medical Center a affirmé que l'exposition à l'agent orange non seulement pourrait augmenter de 52% le risque de développer ce type de cancer, mais aussi de 75% le risque d'autres tumeurs malignes.
La dioxine entraîne des mutations de l'ADN et stimule le développement de tumeurs malignes, a informé le Dr David Samadi sur CBS News.
Le Dr Mark Garzotto a estimé que cette étude aidera tout le monde à mieux comprendre les méfaits des produits chimiques employés durant la guerre, à commencer par la dioxine.
Le Vietnam poursuit son combat juridique
Le président de l'Association des victimes de l'agent orange/dioxine du Vietnam (VAVA), Nguyên Van Rinh, a souligné que cette enquête était une preuve claire réfutant l'argument de la Cour américaine selon lequel l'agent orange n'est pas toxique et ne cause pas de cancers.

Le Fonds "Pour la douleur de l'agent orange" de l'Agence Vietnamienne d'Information offre des fauteuils roulants à des victimes de la dioxine de la province de Ninh Binh (Nord)


L'Académie de médecine des États-Unis a également déclaré que le cancer de la prostate pouvait être dû à la dioxine, ajoutant que depuis 1996, Washington a indemnisé les anciens combattants souffrant de cette maladie.
La VAVA poursuit son combat juridique afin que Washington indemnise les victimes vietnamiennes de l'agent orange. Si le premier procès a été fondé sur le droit international, le prochain sera engagé sur la base du droit américain, a annoncé M. Rinh, ajoutant que la demande introductive sera déposée au plus tôt.
Bien que les États-Unis participent aux projets de désintoxication de zones de l'aéroport de Dà Nang gravement contaminées par la dioxine, Washington ne reconnaît toujours pas que cette substance est la cause de cancers et de malformations congénitales.
Selon la VAVA, de 1961 à 1971, environ 80 millions de litres de défoliants ont été épandus par l'armée américaine au Centre et au Sud du Vietnam, lesquels comprenaient près de 400 kg de dioxine. Le pays recense actuellement environ 4,8 millions de personnes qui ont été exposées à ce composé, dont 3 millions en sont victimes à divers degrés.

VNA/CVN

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