La jeune femme Nguyên Thi Bông Xinh. |
L'histoire de cette jeune mère hante encore à ce jour tous les membres l’équipe chirurgicale intervenue pour soigner ces personnes souffrant de séquelles de brûlures.
Nguyên Thi Bông Xinh, une jeune femme de 21 ans du village de Thanh Binh de la province de Dông Nai, est une jeune mère depuis 5 mois. Malheureusement, les séquelles de graves brûlures l’empêchent d’allaiter son fils et, pour remédier à ce problème, elle n’a trouvé pour seul moyen que de recouvrir sa poitrine d’un tissu imbibé de lait.
Le terrible accident, c’était deux années auparavant. En allumant une lampe à huile, ses vêtements se sont subitement enflammés : ceux-ci avaient quelques taches d’essence fatales. Paniquée, elle courut dans la forêt d’hévéa dans l’espoir de trouver un lieu humide pour éteindre les flammes. Ses voisins essayèrent de la secourir, sans grand succès. «J’ai couru comme une folle, sans réfléchir, parce qu’il faisait trop chaud. Heureusement, ensuite, j’ai eu le réflexe d’aller dans la salle de bain, là où ma famille m’a trouvée et m’a finalement porté secours». Xinh est restée dans le coma pendant trois jours. Sa poitrine, ses mains, ses bras, son cou, son menton et sa bouche étaient gravement brûlés, au troisième degré. Son amour, Dang Ngoc An, est demeuré à ses côtés, à l’hôpital, pour veiller sur elle. Elle survécut...
«Au début, je faisais beaucoup de cauchemars sur l’accident. Si je n'avais pas couru, mes brûlures eussent été moins graves», explique-t-elle. Son ami a continué de l’aider, l’emmenant fréquemment consulter le médecin. Une fois mieux, ils se marièrent, mais Xinh devint «très timide» à cause de son «apparence», se cachant toujours derrière son mari.
En 2012, elle apprit l’existence de la «Mission pour brûlés» organisée par Operation Smile en coopération avec le fonds Conoco Phillips. Un espoir naquit alors en elle. La première fois, en voyant tous ces patients aux visages brûlés plus gravement qu’elle, elle pleurât beaucoup, même si quelque part cela la consola quelque peu. «J'espère pouvoir me faire opérer rapidement afin de rentrer chez moi pour mon fils. Il me manque terriblement. Et je n’ai toujours pas pu l’allaiter»...
Les médecins ont pratiqué plusieurs greffes de peau prélevée sur d’autres parties de son corps. Xinh est maintenant capable de bouger librement ses bras et ses mains, et peut également utiliser seule sa moto pour aller travailler.
Elle espérait que les médecins puissent séparer ses doigts et son cou encore soudés par la cicatrisation, afin de retrouver plus de mobilité et de liberté de mouvement. Mais Xinh a un grand sourire grâce à tous ces progrès considérables, bien que son visage restera à jamais marqué.
Aujourd'hui, Xinh attend impatiemment la prochaine mission qui sera organisée ce mois de mai par la compagnie Perenco - un des leaders de l’industrie pétrolière française actionnaire de Conoco Phillips Vietnam - afin de subir ses dernières opérations de chirurgie reconstructrice qui lui redonneront une vie un peu plus normale.
Texte et photo : Minh Thư-Khánh Ly/CVN