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Une rencontre de Viêt kiêu à l’occasion du printemps de l’Année du Singe 2016. |
Ces spécialistes, scientifiques et intellectuels représentent environ 10% des 4,5 millions de Vietnamiens de l’étranger, (connus sous le nom de Viêt kiêu). Beaucoup d’entre eux travaillent dans de grands instituts de recherche et universités, des multinationales, à l’ONU ou encore dans des organisations financières internationales. Ils jouent un rôle majeur pour l’ensemble de la diaspora, et qui plus est, contribuent au développement rapide et durable du Vietnam de par leurs connaissances et leurs expériences.
Un retour parsemé d’embûches
Pour Nguyên Phu Binh, président de l’Association de liaison avec les Vietnamiens résidant à l’étranger, le potentiel professionnel des Viêt kiêu est malheureusement sous exploité.
Bon nombre d’entre eux ont affirmé leur volonté de faire profiter le Vietnam de leurs expériences internationales. Cependant, ils ont rencontré bien des difficultés administratives. «Pour encourager les Viêt kiêu à apporter leur part à l’œuvre d’édification nationale, surtout dans le domaine des sciences et des technologies, il faut s’efforcer davantage à trouver les meilleures solutions, dont la création d’un environnement plus ouvert et plus équitable», insiste Nguyên Phu Binh.
Les spécialistes et les employés qualifiés constituent une part très importante de la diaspora vietnamienne. |
Aux dires de Ngô Dac Thuân, vice-directeur général de la compagnie Saigon Silicon City (SSC), le plus important à retenir est cette prise de conscience et la conviction nouvelle de ces scientifiques, spécialistes et intellectuels vietnamiens habitant à l’étranger de contribuer au pays. Il ajoute qu’il faudrait «aussi structurer à nouveau et de manière radicale les politiques actuellement incomplètes, afin de créer un environnement juridique stable».
Le vice-directeur général de SSC soutient aussi que les organes étatiques et les bureaux de représentation du Vietnam à l’étranger doivent renforcer les activités d’assistance aux concitoyens à l’étranger. Il évoque entre autres le besoin de plus d’informations et de renforcer les liens entre les associations vietnamiennes avec celles du pays d’accueil pour favoriser l’intégration sociale de ces Viêt kiêu.
De nouvelles politiques en vue
«Les intérêts découlant de la propriété intellectuelle et du droit d’auteur pour les inventions, notamment celles développées par les Viêt kiêu, seront assurés au Vietnam», a affirmé le ministre des Sciences et des Technologies, Nguyên Quân, lors d’une rencontre des spécialistes et intellectuels expatriés tenue mi-février à Hô Chi Minh-Ville. Cet événement s’est focalisé sur les propositions politiques pour attirer et valoriser efficacement la «matière grise» des Vietnamiens de l’étranger, au service du développement scientifique et technologique, mais aussi de l’innovation au Vietnam.
Les responsables présentent le projet FIRST auprès des Vietnamiens résidant au Japon. |
La rencontre a été organisée en marge du projet d’«accélération de la rénovation créative via la recherche» scientifique et technologique (appelé FIRST), relevant du ministère des Sciences et des Technologies, mais aussi de l’Association de liaison avec les Vietnamiens à l’étranger. L’initiative FIRST a pour objet d’améliorer la production, la compétitivité et la qualité de la croissance vietnamienne à travers le renforcement de l’efficacité des activités scientifiques. Le tout en accélérant la créativité et la modernisation technologique dans les entreprises pour créer une réelle valeur ajoutée.
«Les inventions et l’esprit des expatriés demeurent la route la plus courte et la plus efficace pour résoudre les difficultés et relever les défis scientifiques, technologiques et économiques du pays dans les années à venir», a souligné le ministre Nguyên Quân.
Selon lui, le Vietnam a amélioré ses documents juridiques pour faciliter le développement scientifique et technologique, avec notamment de nouveaux règlements relatifs aux start-ups.
Avec leurs expériences, les Viêt kiêu hautement qualifiés, en particulier ceux vivant dans les pays développés, apporteront des contributions importantes. «Ils sont un maillon essentiel pour le développement technologique du pays», a affirmé le ministre.