>>La lutte contre le squat des trottoirs est lancée
>>Remettre de l’ordre sur les trottoirs
Un marchand ambulant devant l’hôpital Cho Rây. |
La lutte contre l’occupation des trottoirs demeure un des sujets d’actualité dans le pays. En effet, toutes les autorités locales ont fermement décidé de rendre les trottoirs au public, d’embellir les rues, de mieux organiser les quartiers et d’aménager l’urbanisme. Ceci entraîne de nombreux discussions et débats. De ce fait, à Hô Chi Minh-Ville et à Hanoï, de nombreux foyers qui gagnaient leur vie sur les trottoirs ont été directement impactés. Ce sont non seulement des habitants locaux, mais aussi des migrants voulant s’installer durablement. Afin de créer des conditions favorables pour les habitants, les autorités des arrondissements de Hô Chi Minh-Ville réservent des espaces de commerce pour les vendeurs ambulants en difficulté.
Des espaces aménagés pour commerçants
Le marché de nuit Pham Van Hai est depuis un an un lieu qui réunit les foyers qui étaient vendeurs ambulants dans l’arrondissement de Tân Bình. Il est ouvert tous les jours de 18h30 à 23h00. Chaque foyer paie environ 100.000 dôngs par mois et, de plus, bénéficie gratuitement de l’électricité, de l’eau, du nettoyage et d’une formation en sécurité sanitaire des aliments. Cela satisfait bien des commerçants.
«Je suis contente de vendre dans ce marché. Cela me permet d’avoir un revenu stable et notamment je ne dois plus courir à la vue des forces de l’ordre», a signalé Bùi Thi Nhât, commerçante du marché Pham Van Hai.
Dans le 5e arrondissement, de nombreux vendeurs ambulants se réunissent autour des hôpitaux Cho Rây, Hùng Vuong et de l’hôpital de l’Université de médecine et pharmacie de Hô Chi Minh-Ville. Depuis deux ans, cet arrondissement permet aux habitants de profiter des rues Triêu Quang Phuc et Pham Huu Chi pour vendre leurs marchandises. Actuellement, 42 foyers peuvent faire du commerce dans ces rues. Lê Thi Loan, responsable du Bureau économique du Comité populaire du 5e arrondissement, a déclaré que l’arrondissement avait laissé la priorité aux habitants locaux, qui ont une résidence permanente mais qui sont vraiment en difficulté et qui vendent ici depuis longtemps.
Nouveaux endroits pour vendeurs ambulants
Les autorités ont fait place nette sur les trottoirs de Hô Chi Minh-Ville. |
Les autorités du 1er arrondissement ont lancé plusieurs plans pour arranger les rues et créer des endroits spécifiques pour le commerce des vendeurs ambulants en difficulté. Selon Trân Thê Thuân, président du Comité populaire du 1er arrondissement de Hô Chi Minh-Ville, l’arrondissement offrira des stands dans la rue Nguyên Van Chiêm et autour du parc Bach Tung Diêp, qui se trouve au coin des rues Nam Ky Khoi Nghia et Ly Tu Trong. Ce sont des voies qui ont un trottoir de 5 m de large, convenable pour garer des véhicules et faire du petit commerce.
Dans la phase d’essai, 100 foyers y travailleront pendant un mois entre 06h00 et 09h00 puis entre 11h00 et 13h00. En cas de succès, les autorités mettront en place officiellement ce service.
De plus, cet arrondissement créera un nouveau quartier piéton dans la rue Bùi Viên entre 19h00 et 02h00 du matin les samedis et dimanches. Les véhicules seront ainsi interdits de circulation. Si ce projet a du succès et reçoit le soutien des habitants, les autorités l’appliqueront largement dans le «quartier Tây». On prévoit que le quartier piéton Bùi Viên sera mis en application avant le 30 avril 2017.
La foire du week-end dans le parc Bach Dang va fonctionner les samedis et dimanches entre 10h00 et 22h00 et les jours de fêtes. Ce marché sera divisé en quatre zones avec 120 stands pour l’alimentation, le tourisme, la culture, afin de servir les touristes et les piétons du quartier.
De son côté, le 10e arrondissement examine les rues Tô Hiên Thành, Bac Hai et les terrains disponibles dans la rue Nguyên Gian Thanh, le parc Lê Thi Riêng et certaines voies ayant un trottoir de 6 m. «L’arrondissement va rédiger le projet de quartiers gastronomiques dans ces espaces pour vendeurs ambulants et le déposer au Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville», a souligné Nguyên Tân My, chef du Bureau de gestion urbaine du 10e arrondissement.
Vendeurs, qu’en pensez-vous ?
La plupart des quartiers laissent la priorité aux habitants locaux, tandis que la plupart des vendeurs ambulants viennent d’autres provinces. Bùi Thi Thanh, 1er arrondissement, a souligné : «Je souhaiterais avoir un endroit pour vendre des marchandises et gagner ma vie. Afin de pouvoir m’installer dans les nouveaux quartiers, il me faut enregistrer ma résidence permanente dans le 1er arrondissement mais je n’en dispose pas alors que je travaille ici depuis longtemps. J’ai trois enfants à nourrir».
Beaucoup d’autres vendeurs ambulants se font du souci pour leur avenir. Devant l’hôpital Cho Rây, 5e arrondissement, Pham Thi Mai, une vendeuse de bananes, patates, cacahuètes et galettes de riz est à côté de son vélo aménagé pour transporter toutes ses marchandises. Originaire de la province de Quang Ngai (Centre), elle travaille à Hô Chi Minh-Ville depuis deux ans pour nourrir ses enfants qui font des études ici. «Avant, je prenais un chariot pour transporter mes produits mais maintenant, j’utilise mon vélo. Quand les forces de l’ordre arrivent, je peux ainsi partir plus vite», a-t-elle confié. Depuis que les autorités remettent de l’ordre sur les trottoirs, ses revenus ont nettement baissé. «Je dois toujours faire attention et guetter l’arrivée éventuelle des forces de l’ordre».
Texte et photos : Dang Huong/CVN