>>Manchester : l'auteur de l'attentat connu du renseignement
Des supporters de Manchester United le 24 mai à Stockholm lors de la finale de l'Europa League. |
Sam Trelfa, 52 ans, a pourtant hésité avant de venir.
"Il y a eu des moments chez moi où je me suis dit que je n'allais pas venir ce soir à cause de ce qui s'est passé à l'Arena", explique cet homme vêtu du maillot de "ManU", en train de boire une pinte de bière devant le pub "The Old Nags Head", en plein centre-ville.
"Mais je me suis dit: +Non! Ces terroristes n'auront pas gain de cause", ajoute-t-il, alors que les supporteurs se rassemblent peu à peu avant le match.
"Aujourd'hui, ce sera comme d'habitude. On va soutenir notre équipe. On va défier les terroristes!", lance-t-il.
Un sentiment partagé par Jane Potts, 42 ans, cheveux longs, jeans et haut noirs, qui refuse de céder à la peur.
"Ils essaient d'attaquer notre mode de vie", dit-elle. "Mais ils ne peuvent pas nous empêcher de vivre comme on veut. Nous devons continuer à vivre, pour les gens qui ont souffert, pour les victimes".
À l'intérieur du pub, quelques minutes avant le coup d'envoi, l'ambiance est incandescente et trahit la dévotion des supporteurs pour les "Red Devils".
Tandis que les uns s'égosillent sur des chants à la gloire de leur équipe ("Manchester is wonderful"), d'autres tapent des pieds sur le sol avec tellement d'énergie qu'ils en font trembler les verres sur les tables.
Comme le phénix
L'endroit lui-même est un temple voué au culte de Manchester United.
Les murs sont constellés de photos du club et de ses anciennes gloires. On y reconnaît l'ancien entraîneur Alex Ferguson, ou George Best, l'attaquant génial et tumultueux dont les meilleurs citations sont inscrites en noir sur les murs ("En 1969 j'ai arrêté les femmes et l'alcool, ça été les 20 minutes les plus dures de ma vie").
Rassemblés devant des écrans de télévision, serrés les uns contre les autres, les supporteurs accueillent avec moult applaudissements et vivats l'entrée des joueurs sur le terrain à Stockholm.
Mais l'ambiance retombe brusquement. Les visages se ferment, les cris se taisent: le pub tout entier partage avec le stade et les deux équipes la minute de silence observée en hommage aux victime de l'attentat, qui a fait 22 morts, dont plusieurs enfants.
Puis le match débute, et les supporteurs reprennent avec une énergie redoublée leurs vociférations en commentant chaque action.
Après 90 minutes de jeu, la victoire est accueillie par une liesse confuse et bruyante mélangeant embrassades, danses improbables, poings levés au ciel et arrosage généralisé avec des verres de bière...
AFP/VNA/CVN