France
Dans les Ardennes, Fillon veut "tenir ferme"

"Ardennes tiens ferme !". En plein scandale, c'est un François Fillon au ton martial qui s'est présenté jeudi soir 2 février devant les militants pour se défendre du "Penelopegate", après une journée passée à arpenter les Ardennes, l'air parfois absent.

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François Fillon en meeting dans les Ardennes, le 2 février à Charleville-Mézières.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le déplacement du candidat de la droite à la présidentielle était prévu avant le déclenchement de l'affaire des emplois fictifs présumés de son épouse, il y a une dizaine de jours.

"C'est pire qu'un déplacement présidentiel", plaisante un membre de l'équipe devant la centaine de journalistes qui collent aux basques du candidat pris dans la tourmente.

Alors, en arrivant dans la crèche de Poix-Terron, l'ancien Premier ministre, vêtu de son habituelle veste matelassée, évite soigneusement de répondre aux questions qui fâchent.

Il est là "pour parler aux Français" et concède seulement qu'il est "combatif" et parce qu'il est "attaqué de tous les côtés de façon injuste".

Dans cette petite structure, qui accueille 17 enfants, entouré d'élus, il écoute et pose des questions sur la mixité ou les couches lavables. La députée LR Bérengère Poletti, élue de la circonscription, fait bonne figure.

Mais le candidat a l'air un peu ailleurs, comme absent, devant la table où quatre bambins colorient des éléphants, pas perturbés pour un sou.

Un morceau de galette et puis s'en va. Juste avant de partir, sur le parking, un homme énervé vocifère, il est rapidement ceinturé et mis au sol, et n'a guère envie d'expliquer sa motivation aux journalistes présents.

Deuxième étape : Liart, moins de 600 habitants. François Fillon rencontre des éleveurs puis s'anime un peu lors d'une rencontre organisée avec les maires ruraux, aux côtés du président de région Philippe Richert, ex-sarkozyste.

François Fillon devant les militants, après une journée passée à arpenter les Ardennes, le 2 février à Charleville-Mézières.
Photo : AFP/VNA/CVN

Évoquant la BCE et les taux d'intérêts, il fait référence "aux paysans sarthois" qui lui "ont toujours dit que l'argent gratuit ça n'existe pas" ...

Mais, chuut !, aucune question sur l'affaire.

Il sort de la salle et du haut des escaliers de la mairie, une meute de journalistes le contemple. Sans y croire, l'un deux se risque à la question : "que répondez vous à ceux qui vous demandent de laisser tomber ?"

Retour à l'envoyeur : "laissez tomber", sous-entendu avec vos questions... lâche l'ex-Premier ministre en s'engouffrant dans sa voiture.

"Abasourdis"

Il réserve ses commentaires au petit millier de personnes qui ne remplissent qu'à moitié le Parc des Expositions de Charleville-Mézières. Ceux qui sont venus sont convaincus qu'il s'agit d'une cabale. Loin des caméras, certains ont l'air sonné, "on est un peu abasourdis. On l'avait pas vue venir, celle-là".

Alors François Fillon a repris un peu d'énergie et de couleurs à la tribune en disant "comprendre" que ces "accusations troublent certains d’entre vous, en raison de leur martèlement, en raison de la répétition présentée habilement comme une accumulation de preuves, en raison des sommes avancées aussi".

Mais il continue à se présenter comme la victime d'attaques inédites depuis une soixantaine d'années : c'est "du jamais vu sous la Cinquième et même la Quatrième République, cette dernière pourtant riche en barbouzeries politiques de toutes sortes".

"+Ardennes tiens ferme+ c'est la devise d'un régiment que j'ai aidé à maintenir à Charleville, et bien ce sera la mienne!", lance-t-il.

Avant de citer Georges Pompidou, qui lui aussi "a eu sa dose de calomnies".

AFP/VNA/CVN

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