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Le Slovène Tadej Pogacar remporte l'Amstel Gold Race, le 16 avril à Valkenburg. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"J'ai encore faim", avait dit le Slovène à la veille de la course, quinze jours après avoir écœuré le Néerlandais Mathieu van der Poel et le Belge Wout Van Aert au Ronde, l'un des trois monuments déjà à son palmarès à 24 ans seulement, avec le Tour de Lombardie (2021, 2022) et Liège-Bastogne-Liège (2021).
Malgré un marquage à la culotte de la part de ses adversaires, le double vainqueur du Tour de France n'a trouvé aucun coureur en mesure de lui contester un succès bâti à coups d'attaques dans les nombreuses (33) côtes courtes mais abruptes du parcours limbourgeois.
En l'absence de Van Aert et Van der Poel, qui ont mis fin à leur printemps huit jours plus tôt au soir d'un Paris-Roubaix remporté par ce dernier, et des Primoz Roglic, Jonas Vingegaard et autre Remco Evenepoel, Pogacar était le grandissime favori.
Mais, lors d'une course portant le nom d'un bière locale, "Pogi" n'a pas connu la pression, faisant valser ses adversaires en trois temps sur ce tourniquet néerlandais de 253 km, un zig-zag continu qui maltraite les points cardinaux.
Il a d'abord placé une première accélération qui a fait exploser le peloton à 80 kilomètres de Valkenburg. Le Polonais Michal Kwiatkowski et le Français Benoît Cosnefroy, vainqueur et deuxième l'an passé, ont été piégés.
Au sein d'un groupe de dix attaquants, il a ensuite à nouveau accéléré à 36 kilomètres de la ligne dans l'Eyserbosweg où seuls Pidcock et Healy ont réussi à le suivre.
Le "conseil" de Van der Poel
Mais ces deux hommes ont été impuissants lors de la troisième attaque du leader de l'équipe UAE dans le Keutenberg à 29 bornes du but. "Pogi" a fini par s'imposer en solitaire. "Il y a trois jours, Mathieu van der Poel m'a envoyé un message dans lequel il me suggérait d'attaquer dans le Keutenberg car c'est la côte la plus difficile de la course. C'était le bon plan. Je le remercie pour ce conseil", a expliqué le leader de l'équipe UAE.
Même une crevaison lente et un changement de vélo au pied du Kruisberg, à 39 bornes de l'arrivée, n'ont pu freiner l'envol du coureur vers son 57e succès professionnel.
"J'étais pourtant nerveux : la voiture de l'équipe était loin et j'ai mis beaucoup de temps à être dépanné. C'était vraiment stressant", a raconté le vainqueur du dernier Paris-Nice, assurant "avoir beaucoup souffert" dans les vingt-cinq derniers kilomètres.
Mais Ben Healy, révélation de cette semaine après sa deuxième place mercredi à la Flèche brabançonne, a tout de même échoué à 38 secondes. Dans sa condition actuelle, Pogacar peut entrevoir avec optimisme la suite du triptyque ardennais avec la Flèche wallonne mercredi et Liège-Bastogne-Liège dimanche 16 avril.
"J'irai à la Flèche avec ambition même si je n'ai jamais obtenu de très bons résultats au sommet du mur de Huy (9e en 2020, ndlr). Et puis à Liège, je devrai me mesurer à Remco (Evenepoel)", a-t-il expliqué quand il lui a été rappelé que le Belge Philippe Gilbert avait été le dernier à réussir le fabuleux triplé ardennais, il y a douze ans.
Après quoi, il faudra penser au Tour de France qui sera précédé d'une période de repos, d'un stage en altitude puis du Tour de Slovénie (du 14 au 18 juin) au milieu d'une saison déjà exceptionnelle.
AFP/VNA/CVN