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Le Slovène Tadej Pogacar (gauche) et le Danois Jonas Vingegaard, lors de l'étape de l'Alpe d'Huez, sur le Tour de France, le 14 juillet 2022. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Avec la présence cette année de Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar, soit les deux premiers du dernier Tour de France, les organisateurs de Paris-Nice, qui commence dimanche 5 mars, ont frappé un grand coup. "C'est énorme, on a un plateau d'exception avec la revanche du dernier Tour mais aussi David Gaudu, Romain Bardet et une kyrielle de sprinteurs", se félicite Christian Prudhomme, directeur du Tour de France et du cyclisme chez ASO, qui organise aussi Paris-Nice.
Ces dernières années, pourtant, l'épreuve a parfois souffert de la comparaison avec sa sœur jumelle italienne, qui commence lundi 6 mars. En 2022, Pogacar et Vingegaard étaient sur Tirreno-Adriatico et les deux coureurs français les plus populaires, Julian Alaphilippe et Thibaut Pinot, seront cette année encore en Italie, tout comme Wout Van Aert, Mathieu van der Poel, Primoz Roglic ou Warren Barguil.
Alors qui est la plus belle entre la "Course au soleil" et la "Course des deux mers", surnoms de ces grands tours en miniature avec leurs étapes de montagne, leur contre-la-montre et leurs arrivées au sprint ?
Sans surprise, la place de numéro 1 est revendiquée par les deux organisateurs, Amaury Sport Organisation (ASO) et RCS. Par un mimétisme troublant, ils gèrent un porte-feuilles de courses similaires (Tour/Giro, deux monuments et plusieurs classiques chacun...), tout en appartenant au même groupe que le journal sportif de référence de leur pays, L'Equipe et La Gazzetta dello Sport.
"Paris-Nice, c'est une marque"
Le peloton du Paris-Nice sur la Promenade des Anglais, le 13 mars 2016 à Nice. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Notre course est devenue l'épreuve d'une semaine la plus importante du monde", a lancé Mauro Vegni, directeur du cyclisme chez RCS, lors de la présentation du parcours.
"Ce n'est pas mon avis", répond Christian Prudhomme auprès de l'AFP. "Paris-Nice, c'est une marque. Ça sonne. Elle a le privilège de l'ancienneté et reste le premier grand rendez-vous par étapes du printemps en Europe".
Créée en 1933, Paris-Nice a de fait un avantage historique sur sa cousine italienne qui n'a connu sa première édition qu'en 1966, presque par défaut. "Elle est née parce que seulement deux ou trois équipes étaient généralement invitées sur Paris-Nice et donc les autres équipes italiennes n'avaient pas la possibilité de préparer Milan-Sanremo", le premier monument de la saison, rappelle Mauro Vegni à l'AFP.
Depuis, la course italienne a bien grandi, jusqu'à devenir une alternative à Paris-Nice.
"Sur les trente dernières années, je pense que globalement l'histoire de la Tirreno a été à la hauteur de celle de nos cousins français", développe Mauro Vegni, qui assure que RCS n'offre pas de prime de participation aux champions. "Ça n'existe pas. C'est un choix libre que font les équipes et je suis content que ce choix, six fois sur dix, se porte sur la Tirreno", ajoute-t-il.
Les Strade Bianche, facteur X
Le leader de l'équipe UAE, Tadej Pogacar, célèbre sa victoire sur Tirreno-Adriatico, en brandissant le trophée de l'épreuve, le 13 mars 2022 à San Benedetto del Tronto. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Plusieurs facteurs peuvent expliquer pourquoi l'élève titille aujourd'hui le maître. La météo d'abord, souvent rude sur Paris-Nice et plus clémente au centre de l'Italie. La proximité de Milan-Sanremo. Et surtout la montée en puissance des Strade Bianche, classique d'un jour organisée le samedi 4 mars précédant les deux courses par étapes, devenue très populaire auprès des coureurs –"c'est l'une de mes courses préférées, si ce n'est ma course préférée", explique Julian Alaphilippe.
Avec un départ et une arrivée à Sienne, elle pousse les coureurs à enchaîner sur Tirreno. "Si tu fais les Strade Bianche, tu ne fais pas Paris-Nice. Pour les Italiens, c'est pertinent d'avoir mis ça là", convient François Lemarchand, le directeur de Paris-Nice.
Au final, ce qui met tout le monde d'accord, c'est que les deux courses ne devraient pas avoir lieu en même temps. "C'est comme si on organisait la même semaine une Coupe du monde de football en Italie et une autre en France. Cela me semble stupide", déplore Mauro Vegni.
Une absurdité du calendrier qui devrait bientôt appartenir au passé puisque l'Union cycliste internationale (UCI) planche sur une réforme du calendrier à l'horizon 2026 qui prévoit que les plus grandes courses ne se chevauchent plus.
AFP/VNA/CVN