>>Tour de France : Van Avermaet devance Sagan à Rodez, Froome reste en jaune
Le Belge Greg Van Avermaet (BMC), vainqueur de Paris-Roubaix, le 9 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Plus heureux que le Belge Tom Boonen, qui a mis un terme à sa carrière sur le vélodrome, et surtout le Slovaque Peter Sagan, acteur principal et... malchanceux une fois de plus, Van Avermaet a enlevé une course très indécise, la plus rapide de l'histoire (45,204 km/h). Le dénouement est intervenu seulement sur le vélodrome dans un sprint à cinq qui a tourné à l'avantage du Flamand, de loin le plus puissant.
"GVA" a poursuivi une incroyable série entamée depuis le début de l'été dernier: victoire d'étape au Lioran dans l'étape du Tour passant par le Massif Central, port du maillot jaune durant trois jours, course des JO de Rio, GP de Montréal puis, cette saison, Het Nieuwsblad, GP E3 et Gand-Wevelgem. Avec, de surcroît, la deuxième place aux Strade Bianche et au Tour des Flandres.
Un quasi sans-faute
Ce quasi sans-faute, qui démontre tout autant la régularité du coureur de la BMC que son niveau athlétique supérieur, a été couronné par un premier "monument". À 31 ans, Van Avermaet, souvent placé, attendait encore de remporter l'une des cinq plus grandes courses d'un jour.
"J'ai beaucoup souffert aujourd'hui mais la victoire fait tout oublier", a déclaré à chaud le champion olympique, tout à sa joie au centre de l'enceinte roubaisienne illuminée par le soleil.
Rien n'était certain pour lui, toutefois, sur le vélodrome nordiste. Même s'il avait pour seuls compagnons depuis la sortie du Carrefour de l'Arbre, à 15 kilomètres de l'arrivée, le Tchèque Zdenek Stybar et le Néerlandais Sebastian Langeveld. Pour mémoire, le Tchèque l'avait devancé en 2015 sur le vélodrome pour la deuxième place (derrière Degenkolb).
"Stybar ne travaillait pas dans le final. J'ai eu un peu peur", a reconnu le Belge tout en affirmant : "Mais je me sentais fort."
Sagan fort et audacieux
Le retour tardif, à moins d'un tour de piste, du Belge Jasper Stuyven et de l'Italien Gianni Moscon a introduit le doute. Mais Van Avermaet n'a laissé aucune chance à Stybar, le premier coureur de l'équipe Quick-Step puisque Boonen, prodigue de ses efforts, a coincé sur la fin et a pris la 13e place pour sa dernière participation à la "Reine des classiques".
Sagan, lui, a terminé beaucoup plus loin (38e). Le champion du monde a beaucoup tenté, en vain.
Deux crevaisons l'ont arrêté net alors qu'il se lançait à l'attaque, la première fois à... 78 kilomètres de l'arrivée.
Impressionnant de force autant que d'audace, le Slovaque a accéléré à plusieurs reprises. Il a essayé de nouveau, quand tout semblait encore possible, mais a été stoppé net par un nouvel incident mécanique au Moulin de Vertain, au seuil des 30 derniers kilomètres.
Son Paris-Roubaix, une course qui ne lui a encore jamais réussi, a été à l'image du Tour des Flandres sept jours plus tôt (chute). Le bilan de sa campagne des classiques est stupéfiant par rapport à son niveau physique et son bagage technique supérieurs : une deuxième place dans Milan-Sanremo.
À l'opposé, Van Avermaet a touché la cible. "J'étais très motivé mais je ne pensais pas gagner Paris-Roubaix, ce n'est pas la course qui me convient le mieux", a souri le vainqueur du jour qui rêve ouvertement du "Ronde" : "L'an prochain, je tenterai encore de remporter le Tour des Flandres."