Crise énergétique : l'UE veut limiter le chauffage des bâtiments publics

La Commission européenne devrait demander la semaine prochaine aux États membres de limiter le chauffage à 19 degrés et la climatisation à 25 degrés dans les bâtiments publics, pour réduire la demande de gaz du continent, selon un projet de texte consulté par l'AFP.

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Des installations au Centre de stockage du gaz de Haidach, en Autriche, le 1er juillet.

Afin de mieux résister à la baisse drastique des approvisionnements russes, voire leur possible arrêt, Bruxelles recense à l'intention des Vingt-Sept les mesures permettant de réduire la consommation européenne de l'ordre de 25 à 60 milliards de m3.

"Agir maintenant pourrait réduire d'un tiers l'impact d'une rupture brutale", fait valoir l'exécutif européen dans ce document qui doit être publié le 20 juillet et est encore susceptible de modifications

Dans le détail, quelque 11 milliards de m3 proviendraient des réductions de chauffage ou de refroidissement des bâtiments, entre 4 et 40 milliards de m3 seraient économisés sur la demande gazière pour la production d'électricité, et environ 10 à 11 milliards sur la demande industrielle, déjà en baisse face à la flambée des cours.

Le plan demande aux États d'adopter des restrictions contraignantes de chauffage et de climatisation dans les bâtiments publics.

Par ailleurs, "d'importantes économies peuvent être réalisées en déployant des sources de chaleur alternatives pour le chauffage urbain, des pompes à chaleur" chez les particuliers, souligne la Commission. Elle appelle aussi à des campagnes de communication pour inciter les ménages à baisser le thermostat de 1 degré cet hiver.

Pour autant, les "clients protégés" (au sens de la législations européenne: les ménages, services sociaux, PME) représentent moins de 37% de la consommation totale de l'UE et "les simulations montrent qu'ils ne seraient pas affectés à grande échelle" par des pénuries de gaz, estime la Commission. Elle préfère donc cibler les centrales électriques et l'industrie, grosses consommatrices.

Des ruptures d'approvisionnement brutales "pourraient plomber des industries qui ont peu de marge pour réduire brusquement leur production ou pour passer à d'autres combustibles, parce qu'ils utilisent le gaz comme matière première", notamment en chimie, prévient l'exécutif européen. Mais "il serait nettement moins coûteux de réduire modérément la demande pendant une période plus longue, en commençant plus tôt", ajoute-t-il.

Pour encourager le mouvement, Bruxelles propose aux Vingt-Sept de mettre en place "des systèmes d'enchères", couvrant éventuellement plusieurs pays, qui offriraient aux entreprises des "compensations" en échange d'une réduction de leur consommation.

En cas de rupture totale à partir de juillet (des approvisionnements russes), le remplissage des stocks gaziers européens pourrait n'être que de 65% à 71% avant l'hiver, s'alarme la Commission, citant des prévisions du réseau européen des opérateurs du transport de gaz.

Ces propositions de Bruxelles seront au coeur d'une réunion des ministres européens de l'Énergie le 26 juillet à Bruxelles.


AFP/VNA/CVN

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