>>L'Arabie et ses alliés rompent leurs relations diplomatiques avec le Qatar
Une Saoudienne près d'un bureau de Qatar Airways à Ryad le 5 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Qatar a vu lundi 6 juin l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Yémen, l'Égypte et les Maldives rompre toute relation diplomatique avec lui.
Se sont ajoutées des mesures économiques comme la fermeture de toutes les frontières terrestres et maritimes entre ces pays et le Qatar, ainsi que des interdictions de survol aux compagnies aériennes qataries ou des restrictions aux déplacements des personnes.
Plusieurs grandes compagnies du Golfe ont suspendu leurs vols vers ou depuis Doha, entraînant des perturbations aériennes. Sur le site internet de Dubai Airports, tous les vols à destination de Doha portaient mardi matin 6 juin la mention "annulé".
"Nous nous excusons pour la gêne occasionnée", indiquait en outre la compagnie Émirates de Dubaï sur son compte Twitter, précisant à ses clients qu'ils pouvaient soit se faire rembourser leurs billets soit réserver des places vers d'autres destinations.
Au total, six compagnies aériennes du Golfe et EgypAir ont annoncé une suspension des vols "jusqu'à nouvel ordre".
L'Aviation civile saoudienne a par ailleurs interdit à partir de mardi 6 juin aux compagnies aériennes du Qatar de survoler le royaume, ce qui devrait entraîner des déroutements, des retards et des surcoûts d'exploitation.
L'Emir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi, le roi Salman d'Arabie saoudite, le Premier ministre de l'UAE Cheikh Mohammed ben Rachid al-Maktoum et le roi de Barhein Hamad ben Issa al-Khalifa (de gauche à droite). |
Retenue
Dans la nuit de lundi 5 juin à mardi 6 juin, le Qatar a donné l'impression de chercher une issue à la crise, appelant à un "dialogue ouvert et honnête".
Dans un discours diffusé par la télévision Al-Jazeera, le chef de la diplomatie de l'émirat, cheikh Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani, a assuré qu'il n'y aurait pas "d'escalade" de la part du Qatar.
Plusieurs pays ont par ailleurs essayé de jouer les médiateurs face à cette crise --la plus grave depuis la naissance en 1981 du Conseil de coopération du Golfe (CCG)-- comme le Koweït qui n'a pas rompu ses relations avec le Qatar.
L'émir du Koweït, Cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, a reçu lundi 5 juin un conseiller du roi d'Arabie saoudite Salmane et a ensuite appelé l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, pour l'inviter à la "retenue", selon l'agence koweïtienne Kuna.
La Turquie, qui entretient des rapports étroits avec les monarchies du Golfe, a aussi prôné le dialogue. "Nous fournirons tout type de soutien pour que la situation revienne à la normale", a dit le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu.
Lundi soir 5 juin, le roi Salmane a reçu un appel téléphonique du président turc Recep Tayyip Erdogan. Alliés à la fois de Ryad et de Doha, les États-Unis avaient invité dès lundi les pays du Golfe à rester "unis", par la voix du secrétaire d'État Rex Tillerson.
Le ministre qatari des Affaires étrangères a souligné mardi 6 juin le caractère "stratégique" des relations avec les États-Unis. Le Qatar héberge la plus grande base aérienne américaine dans la région, forte de 10.000 hommes et siège du commandement militaire américain chargé du Moyen-Orient. Cette base est cruciale pour la lutte menée contre le groupe État islamique (EI) en Syrie et Irak par la coalition internationale menée par Washington et dont fait partie Doha.
AFP/VNA/CVN