Crash du Concorde : Continental Airlines contre-attaque

La compagnie américaine Continental Airlines, principale accusée dans le procès du crash d'un Concorde d'Air France en juillet 2000 près de Paris, qui fit 113 morts, a contre-attaqué le 2 févier dès le premier jour d'audience, en évoquant sa propre version de l'accident.

Le crash, qui brisa le mythe du supersonique franco-britannique, donne lieu à un procès hors normes devant le tribunal de Pontoise (Nord de Paris) : 90 tomes de dossiers, 534 pièces à convictions, des débats en 3 langues, 250 journalistes et techniciens, une trentaine d'experts, 60 témoins...

Selon l'expertise officielle, la cause de la catastrophe serait une lamelle de titane perdue sur la piste par un avion de Continental Airlines.

Une version contestée par la compagnie américaine, qui fait valoir que les faiblesses de l'appareil étaient connues et que l'appareil aurait pris feu avant même de rouler sur la fameuse lamelle.

"On voudrait me faire croire que cet objet aurait pu causer le crash de l'avion le plus performant du monde et causer 113 morts !", a lancé Me Olivier Metzner, avocat de la compagnie, en brandissant une lamelle aux mêmes dimensions que celle qui aurait déclenché l'accident du 25 juillet 2000.

L'avocat a plaidé la nullité de la procédure, menée selon lui "à charge et non pas à décharge" pendant les 8 ans d'instruction. Une requête également formulée par 2 autres avocats de la défense. Le tribunal rendait sa décision hier, à la reprise des débats. "Les 23 personnes ont vu que 700 m avant, 8 secondes avant, le Concorde était en feu!", a-t-il affirmé.

Le 25 juillet 2000, le supersonique d'Air France en partance pour New York s'écrasait sur un hôtel moins de 2 minutes après son décollage de l'aéroport parisien de Roissy, tuant les 109 personnes à bord, dont une majorité d'Allemands, et 4 au sol.

Selon le scénario retenu par les experts techniques et judiciaires, un pneu du Concorde aurait éclaté après avoir roulé sur la lamelle de titane, les projections auraient crevé un réservoir, provoquant une fuite de carburant qui s'est enflammé.

C'était le premier crash, après 24 ans d'exploitation, du seul supersonique en service commercial au monde, capable de voler à 2 fois la vitesse du son. Exploité par Air France et British Airways, le Concorde fut définitivement mis au rancart en 2003.

La justice se donne 4 mois pour déterminer les responsabilités. Sur le banc des prévenus figurent aussi 2 employés de Continental Airlines, 2 anciens responsables du programme Concorde et un ancien cadre de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), garante de la sécurité du transport aérien.

La compagnie Air France, mise hors de cause même si l'enquête technique avait relevé des défail-lances dans la maintenance de ses Concorde, est partie civile.

Les grands absents du procès sont les familles des passagers. La plupart ont renoncé à toute poursuite après avoir touché une forte indemnisation.

"On a voulu protéger le Concorde, l'image qu'il donnait de la France", a déclaré Me Metzner. Il maintient que l'exploitation du Concorde aurait dû être arrêtée après les premiers incidents graves de pneus, survenus en 1979.

AFP/VNA/CVN

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