COVID-19 : l'Europe appelée à réagir d'urgence pour éviter une nouvelle hécatombe

Malgré les mouvements anti-restrictions, l'Europe doit prendre "urgemment" des mesures face à la nouvelle vague de COVID-19, a estimé une agence de l'UE mercredi 24 novembre, au lendemain d'un avertissement de l'OMS sur le risque d'une nouvelle hécatombe cet hiver.

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Une affiche annonce que le port du masque est obligatoire pour entrer dans un magasin dans la ville d'Eggenfelden, dans le Sud de l'Allemagne, le 24 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Avec plus de 2,5 millions de cas et près de 30.000 morts enregistrés depuis une semaine, le Vieux Continent est de loin la région du monde la plus touchée par la pandémie, selon les données officielles collectées par l'AFP. Et la tendance reste à la hausse, notamment dans les pays où le taux de vaccination est le moins élevé.

Mardi 23 novembre, l'OMS Europe s'était alarmée de l'"emprise" du COVID-19 en Europe, qui pourrait faire 700.000 morts supplémentaires sur le continent d'ici au printemps, en plus des 1,5 million de décès déjà dénombrés.

Le variant Delta, très contagieux, a réduit à 40% l'efficacité des vaccins contre la transmission de la maladie, a souligné le patron de l'OMS.

"Les vaccins sauvent des vies, mais ils n'empêchent pas totalement la transmission du COVID-19", a expliqué Tedros Adhanom Ghebreyesus. "Des donnée suggèrent qu'avant l'arrivée du variant Delta les vaccins réduisaient la transmission d'environ 60%, avec Delta cela a chuté à 40%", a-t-il souligné.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), l'agence sanitaire de l'UE chargée des épidémies, a appelé à combler les trous en matière de vaccination, mais aussi à prendre des "mesures non pharmaceutiques", terme générique désignant les restrictions anti-COVID.

Malgré les protections de la vaccination, plusieurs pays européens ont déjà dû renouer avec des restrictions importantes, après plusieurs mois de relâchement.

Le niveau général de vaccination dans l'UE, encore inférieur à 70% de la population totale, "laisse un large fossé vaccinal qui ne peut pas être comblé rapidement et donne un vaste espace au virus pour se répandre", souligne l'agence.

Écarts vaccinaux

Dans l'Union européenne, 67,7% de la population a reçu deux doses de vaccin mais les écarts sont énormes entre les pays. Selon les chiffres de mardi 23 novembre, seuls 24,2% des Bulgares sont vaccinés contre 86,7% des Portugais.

"Nous devons urgemment nous concentrer pour combler ce retard d'immunité, proposer des doses +booster+ à tous les adultes et réintroduire des mesures non pharmaceutiques", a déclaré la directrice de l'ECDC, Andrea Ammon.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a repris la recommandation de l'ECDC d'une dose de rappel de vaccin anti-COVID pour tous les plus de 18 ans, avec une priorité aux plus de 40 ans.

La Suède a annoncé mercredi matin 24 novembre offrir une troisième dose à toutes les personnes majeures.

La France s'apprête à annoncer jeudi 25 novembre de nouvelles mesures, dont "l'accélération" de la vaccination, le "renforcement du pass sanitaire" et "le renforcement des mesures barrières" comme le port du masque.

En Italie, le gouvernement a décidé que les personnes non vaccinées ne pourraient plus avoir accès aux restaurants, bars, cinémas, théâtres, discothèques et salles de sport.

De plus, tous les Italiens de plus de 40 ans peuvent désormais recevoir la dose de rappel cinq mois après la seconde dose, et non six mois comme prévu.

En Slovaquie, de nouvelles restrictions ont également été décrétées, avec la fermeture des restaurants et des magasins non essentiels à partir de jeudi 25 novembre.

Un soignant prépare une seringue avec une dose de vaccin contre le coronavirus à Francfort, le 23 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Selon l'OMS, la hausse en Europe s'explique par la combinaison de la prévalence du variant Delta, d'une couverture vaccinale insuffisante et de l'assouplissement des mesures anti-COVID.

Si la hausse des cas concerne presque tout le continent, les pays d'Europe centrale, l'Europe de l'Est et la Russie affichent les bilans les plus lourds, du fait notamment de couvertures vaccinales plus faibles.

En Russie, des médecins réputés ont invité mercredi 24 novembre des célébrités et politiques opposés aux vaccins à se rendre dans des hôpitaux soignant des malades du COVID-19, afin de voir de leurs propres yeux les effets de la maladie.

L'Allemagne, parmi les pays les plus touchés dans l'UE, a décidé mercredi 24 novembre de prolonger ses aides aux entreprises jusqu'en avril 2022.

Sur fond de lassitude générale des populations, le combat contre la pandémie doit faire face au réveil de mouvements anti-restrictions qui se sont manifestés ces dernières jours en Autriche ou aux Pays-Bas, parfois violemment.

Aux Antilles françaises, de nouvelles violences en Martinique dans la nuit de mardi 23 à mercredi 24 novembre ont fait neuf blessés parmi les forces de l'ordre, en marge d'un mouvement de grève et de protestation contre l'obligation vaccinale et les suspensions de soignants, mais aussi sur le coût de la vie.


AFP/VNA/CVN

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