France
COVID-19 : Les autorités rassurantes malgré la progression de l'infection

"La vie du pays ne s'arrêtera pas à cause du coronavirus". Les autorités se sont voulues rassurantes mercredi 4 mars face à la progression de l'infection en France, même en cas de passage à un stade épidémique qui semble probable.

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Un message sur les gestes à adopter pour prévenir la propagation du coronavirus, le 4 mars à La Balme-de-Sillingy, en Haute-Savoie.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les 285 cas confirmés ont été recensés mercredi 4 mars sur le territoire (soit 73 de plus que la veille), dont 15 dans un état grave sont hospitalisés en réanimation, a déclaré le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, lors du point presse quotidien. Quatre personnes sont décédées.
Jeudi après-midi 5 mars, Emmanuel Macron doit réunir les principaux acteurs de la recherche publique et privée engagés dans la lutte contre la maladie Covid-19.
Le pays reste pour l'heure au stade 2, celui au cours duquel les autorités mettent "tout en oeuvre pour freiner la diffusion du virus", a affirmé le ministre de la Santé, Olivier Véran, à l'issue d'un Conseil spécial de défense à l'
Élysée.
Mais, selon la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, il semble "peu probable malheureusement" que la France échappe au stade 3 (le dernier), celui de l'épidémie, où il s'agit surtout d'atténuer les effets de la propagation du virus, sans pour autant arrêter les mesures pour éviter sa progression.
"Nous nous préparons activement au fait d'avoir une épidémie", a expliqué la porte-parole. Pour l'heure, les restrictions collectives décidées le week-end dernier n'ont pas changé, et les rassemblements de plus de 5.000 personnes dans des espaces confinés restent notamment interdits.
Ces mesures seront "réexaminées" en cas de passage au stade 3. Mais même dans ce cas, "le pays ne va pas s'arrêter de fonctionner purement et simplement", a insisté Mme Ndiaye.
Le MIPTV annulé
"Les métros continueront à circuler jusqu'à nouvel ordre, les transports en commun continueront à circuler jusqu'à nouvel ordre... la vie du pays ne s'arrêtera pas à cause du coronavirus".

La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye et le ministre de la Santé Olivier Véran lors d'un point presse à l'Élysée sur le coronavirus, le 4 mars à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le report des municipales (15-22 mars) n'est ainsi pas à l'ordre du jour.
Mais de nouvelles annulations sont annoncées par précaution, comme le MIPTV, deuxième plus grand événement mondial dédié aux professionnels de la télévision, prévu du 30 mars au 2 avril à Cannes, en raison de l'"incertitude liée" au coronavirus.
L'inquiétude des Français semble avoir baissé d'un cran, selon un sondage Elabe pour BFMTV : 52% ne se disent pas inquiets, soit 5 points de plus qu'il y a une semaine.
Face à un virus bénin dans 80% des cas mais très contagieux, ils redoutent en revanche majoritairement divers lieux publics, transports en commun en tête.
La population se précipite sur les masques et les gels hydroalcooliques dont les prix de vente se sont envolés. Ceux des gels seront désormais encadrés par décret.
Un décret a en outre été publié mercredi pour réquisitionner les stocks de masques jusqu'au 31 mai. "Il n'y a pas de risque de pénurie", a assuré Mme Ndiaye, rappelant que les masques ne sont distribués que sur prescription médicale ou aux professionnels de santé.
Il y a encore une semaine, la France ne comptait que douze cas, principalement liés à des patients passés par la Chine.
Le pays est aujourd'hui l'un des principaux foyers du coronavirus en Europe, avec l'Italie et l'Allemagne. Treize régions sont touchées, dont la Guyane pour la première fois, avec cinq cas avérés (dont trois enseignants et un personnel hospitalier), tous issus d'un rassemblement évangélique à Mulhouse.
Dans le Haut-Rhin, environ dix personnes sont infectées et ont été hospitalisées, à la suite de ce rassemblement évangélique, qui avait réuni 2.000 personnes il y a deux semaines.
Les principaux foyers de cas groupés restent l'Oise (99 cas), la commune de La Balme en Haute-Savoie (30) et le Morbihan (14).
Une "bonne centaine" d'écoles, collèges et lycées restent fermés en France, essentiellement dans l'Oise (35.000 élèves touchés) et le Morbihan (9.000). Une classe de CM1 a été fermée à Marseille, pour la première fois en région PACA.

AFP/VNA/CVN

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