>>Virus en France : l'exécutif se prépare au stade 3 de l'épidémie
>>Le FMI appelle à en faire trop plutôt que pas assez contre le COVID-19
Passagers et employés munis de masques le 5 mars 2020 à l'aéroport de Los Angeles. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En Italie, en Iran, en République de Corée, les écoliers sont plusieurs centaines de millions dans le monde à rester à la maison en raison de l'épidémie.
L'UNESCO recense 13 pays contraints de fermer toutes leurs écoles, affectant plus de 290 millions d'élèves. Il y a deux semaines, seule la Chine, où le virus est apparu en décembre, avait pris la décision de fermer ses écoles.
En Italie, la fermeture de 58.000 écoles, collèges, lycées et universités est inédite dans l'histoire du pays, où les cours avaient continué même pendant la Seconde Guerre mondiale et les bombardements des Alliés.
La décision a été "difficile" et est "lourde" de conséquences économiques, a souligné le Premier ministre Giuseppe Conte.
Une "longue liste" de pays n'en font toutefois pas assez pour combattre le coronavirus, a mis en garde l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
"Ce n'est pas le moment d'abandonner, ce n'est pas le moment de trouver des excuses, c'est le moment d'y aller à fond", a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Anticipant une épidémie durable, la Russie, peu touchée jusqu'à présent (7 cas), a annulé son principal forum économique prévu début juin à Saint-Pétersbourg.
Quant au Parlement européen, il a déplacé sa session plénière de la semaine prochaine de Strasbourg, dans l'Est de la France, à Bruxelles, en raison de la progression du virus en France, où plus de 400 cas dont 7 mortels ont été détectés. À Paris, un député et un employé de l'Assemblée nationale ont été contaminés. Un employé du métro parisien et un autre du réseau de bus de la capitale l'ont été également.
"Il y a un moment où, nous le savons tous (...) une épidémie est de toutes façons inexorable", a déclaré jeudi 5 mars le président français Emmanuel Macron, en ouvrant une réunion sur le sujet avec des experts.
Espaces confinés
Transports en commun, stades, salles de concerts ou lieux de culte : les espaces fermés accueillant du public deviennent des zones à éviter.
Vingt-et-un passagers d'un car de tourisme revenant de Grèce ont été contaminés selon la Grèce, qui a désormais un bilan de 31 cas.
En Algérie, ce sont 16 membres d'une même famille, sur un total de 17 cas dans le pays, qui ont été contaminés, selon les autorités.
Nombre de pays prennent des mesures d'interdiction de territoire ou de quarantaine préventive pour des voyageurs provenant de pays touchés par l'épidémie. Trente six pays ont déjà imposé une interdiction totale d'entrée aux personnes arrivant de la République de Corée, selon Séoul, et 22 autres ont pris des mesures de quarantaine.
Les séjours touristiques en Cisjordanie, où un état d'urgence de 30 jours a été décrété, sont désormais interdits, et la basilique de la Nativité à Bethléem, lieu de naissance de Jésus selon la tradition chrétienne, est fermée.
Israël ayant interdit l'accès à son territoire aux ressortissants de plusieurs États européens, le groupe aérien Lufthansa a décidé de suspendre tous ses vols vers ce pays à partir du 8 mars.
Une femme ajuste son masque pendant une réunion d'information sur la prévention du nouveau coronavirus, à Bangalore (Inde) le 5 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le nombre de cas de contaminations dans le monde flirte avec les 100.000 : 85 pays et territoires ont relevé au moins 97.510 personnes infectées, et parmi elles, 3.346 en sont mortes, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles jeudi 5 mars à 17h00 GMT.
Première et plus durement touchée, la Chine avec 80.409 cas, dont 3.012 décès (sans les territoires de Hong Kong et Macao).
Viennent ensuite la République de Corée (6.088 cas dont 467 nouveaux, 35 décès), l'Italie (3.858 cas dont 769 nouveaux, 148 décès), l'Iran (3.513 cas dont 591 nouveaux, 107 décès), et la France qui recensait jeudi 5 mars 423 cas dont 138 nouveaux et 7 décès.
Comme la Suisse, le Royaume-Uni a annoncé jeudi 5 mars un premier mort dû à l'épidémie, une personne âgée qui souffrait déjà d'une autre pathologie.
Le virus touche chaque jour de nouveaux pays : l'Afrique du Sud a eu son premier cas confirmé jeudi 5 mars, un homme qui avait récemment séjourné en Italie.
Au Sénégal, l'ONU a annoncé qu'une des quatre personnes contrôlées positives au coronavirus dans ce pays était un de ses employés, une Britannique. Il s'agit du premier cas de contamination parmi le personnel des Nations unies.
Le monde du sport est lui aussi touché: le match de rugby du Tournoi des six nations Italie - Angleterre, prévu à Rome le 14 mars, a été reporté sine die. Le marathon de Paris, prévu le 5 avril, l'a été au 18 octobre.
Trafic aérien
En quelques semaines, les masques, gels désinfectants, gants ou combinaisons de protection sont devenus des denrées rares.
En France, trois hommes ont été arrêtés pour avoir tenté de vendre 40.000 masques périmés d'origine inconnue.
Des personnes avec des masques de protection derrière la fenêtre d'un dortoir de l'Université de médecine I.I. Mechnikov à Saint Petersburg, le 5 mars. |
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Nombreux sont les États à prendre des décrets pour interdire l'exportation du matériel médical.
En Chine, la quarantaine à laquelle Wuhan et sa province - épicentre de l'épidémie - sont soumises depuis fin janvier, ainsi que la limitation des voyages dans le pays, semble porter ses fruits : le nombre de nouveaux décès a baissé ces dernières semaines et plus de 50.000 personnes ont été guéries.
Revers de la médaille, les mesures drastiques de confinement paralysent l'économie du géant asiatique et menacent par ricochet la croissance mondiale.
Le gouvernement italien, premier foyer européen de contamination, a mis en place un plan de 7,5 milliards d'euros pour faire face à l'épidémie et ses conséquences.
Autre conséquence : la chute brutale du trafic aérien dans le monde, qui pourrait faire perdre jusqu'à 113 milliards d'USD de revenus aux compagnies, alerte l'association internationale du transport aérien (IATA).
La Britannique Flybe, qui emploie 2.000 salariés, a cessé ses activités et a été placée en redressement judiciaire, tandis que la Portugaise TAP a annoncé jeudi 5 mars la suppression de près de 1.000 vols en mars et en avril.
Aux États-Unis, Wall Street a terminé en baisse de 3,59% jeudi 5 mars en raison des inquiétudes des investisseurs.
AFP/VNA/CVN