COVID-19 : à quatre mois des JO de Tokyo, le CIO fait de la résistance

Face au scepticisme grandissant et aux appels à reporter les Jeux olympiques de Tokyo programmés cet été, le Comité international olympique (CIO) résiste, estimant mardi 17 mars "pas nécessaire de prendre de décisions radicales", au moment même où l'UEFA reportait d'un an l'Euro de football.

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Un homme, portant un masque, à un arrêt de bus devant une affiche des JO-2020, le 16 mars à Bangkok.
Photo : AFP/VNA/CVN

Malgré la pandémie née en Asie et qui s'étend inexorablement, le CIO qui avait convoqué mardi 17 mars une réunion téléphonique de sa Commission exécutive estime que "toute spéculation à ce stade serait contre-productive", en référence à un éventuel report ou annulation.

Au moment même où l'UEFA prenait la décision historique de reporter d'un an l'Euro de football prévu en juin et juillet 2020, le CIO ne dévie donc pas de sa route malgré les doutes qui montent au Japon et l'appel de plusieurs sportifs à reporter les JO, prévus du 24 juillet au 9 août.

Le CIO s'est de nouveau dit "confiant que les nombreuses mesures prises par les autorités dans le monde entier aideront à contenir la situation quant au virus du COVID-19".

Et même si l'enjeu financier d'un report ou d'une annulation est énorme, le CIO l'assure : sa décision "ne sera pas dictée par des intérêts financiers" car, grâce à ses politiques et assurances en matière de gestion des risques, il sera "dans tous les cas en mesure de poursuivre ses opérations et d'accomplir sa mission qui est d'organiser les Jeux olympiques".

Mais alors que de nombreux pays décrètent un confinement de leur population et que le virus a déjà fait plus de 7.000 morts dans le monde, des voix commencent à s'élever pour demander un report.

Le recordman du monde du décathlon Kévin Mayer, qui peut prétendre à un titre olympique à Tokyo, a ainsi déclaré dans le journal L'Équipe qu'il "aimerai(t) vraiment qu'ils reportent les Jeux, qu'ils ne les annulent pas".

"De l'obstination"

Au Japon, un sondage publié lundi 16 mars par l'agence de presse Kyodo, montre que 69,9% des personnes interrogées ne croient pas que Tokyo pourra accueillir comme prévu les Jeux.

Un autre sondage de la chaîne de télévision publique NHK réalisé du 6 au 9 mars, soulignait que 45% des Japonais sont désormais opposés au maintien des JO comme prévu, et 40% pour.

"C'est de l'obstination de la part du CIO, juge un responsable du sport international. Face à une menace sanitaire sans précédent, le mythe de la défense des valeurs s'effondre".

Pour un autre cadre du sport international, "le CIO attend car il estime qu'il n'y a pas d'urgence à prendre sa décision. Et table sur le fait que la situation pourrait se détendre d'ici quelques semaines".

Mais dans l'immédiat, le mouvement olympique est confronté à l'épineux problème des qualifications, car de nombreuses épreuves délivrant un sésame pour Tokyo ont été reportées ou annulées. Dernier en date, le tournoi de qualification européen de boxe organisé à Londres et qui n'a pas pu aller à son terme lundi 16 mars.

Seuls "57%" des quelque 11.000 sportifs qui doivent participer sont déjà qualifiés pour les JO, souligne l'instance.

Qualifications assouplies

Les anneaux olympiques devant le siège du CIO, le 17 mars à Lausanne.
Photo : AFP/VNA/CVN

Pour les 43% de places restantes, le CIO a assuré mardi 17 mars qu'il travaillerait avec les fédérations internationales afin d'apporter "les modifications pratiques nécessaires à leurs systèmes de qualification respectifs".

Plusieurs mesures ont ainsi présentées aux fédérations internationales mardi 17 mars lors d'une réunion téléphonique. Une autre réunion est prévue mercredi 18 mars cette fois avec les Comités nationaux olympiques et les représentants des sportifs.

La réunion de mardi 17 mars "a duré deux heures. Le CIO a présenté ses mesures et nous avons pu poser nos questions", a confié un responsable de la Fédération internationale de natation (Fina). "Nous sommes satisfaits des annonces et nous allons suivre les recommandations", a-t-il ajouté.

Pour les sportifs encore non qualifiés, le CIO a ainsi indiqué que les fédérations, seules compétentes, pourront utiliser les résultats d'épreuves "de qualification existantes et programmées lorsque celles-ci assurent un accès équitable à tous les athlètes et équipes". Par ailleurs, les adaptations nécessaires aux systèmes de qualification "seront basées sur les résultats réels, par exemple le classement de la fédération internationale et les résultats passés". Enfin, une augmentation du quota d'athlètes sera envisagée "au cas par cas dans des circonstances exceptionnelles, avec le concours du comité d'organisation de Tokyo 2020", a ajouté le CIO.

AFP/VNA/CVN

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