France
Course contre la montre dans l'immeuble effondré à Marseille, crainte d'un lourd bilan

Presque 24 heures après la gigantesque explosion qui a soufflé un immeuble de quatre étages à Marseille, les secours cherchaient toujours huit personnes présumées disparues, une course contre la montre laissant craindre un lourd bilan final.

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Déblaiement par les pompiers d'un immeuble effondré, le 9 avril à Marseille.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les sauveteurs, dont le travail a été freiné depuis le début par un incendie persistant sous les décombres, poursuivaient leurs opérations de nuit à la lumière de projecteurs, aidés d'une grue. L'intervention des chiens de secours était compliquée par ces conditions et ils n'avaient pas encore "marqué" en fin de soirée la présence d'éventuelles victimes, selon les pompiers.

L'explosion, "d'une extrême violence" selon la procureure de Marseille Dominique Laurens, s'est produite à 00h46 dans la nuit de samedi 8 avril à dimanche 9 avril, comme l'attestent les caméras de surveillance qui l'ont captée.

Le 17 rue de Tivoli, immeuble abritant cinq appartements dans un quartier plutôt résidentiel du centre-ville, a été totalement soufflé. Les deux immeubles contigus ont été très endommagés, mais tous leurs occupants ont pu s'échapper ou être sauvés par les marins-pompiers.

Un de ces immeubles s'est effondré plus tard dans la journée, ensevelissant la scène sous encore plus de gravats mais sans faire de blessés chez les sauveteurs. L'autre menace également de s'affaisser.

Les autorités redoutent que huit habitants de l'immeuble soufflé qui "ne répondent pas aux appels" de leurs proches soient ensevelis sous les décombres, a précisé à la presse la procureure, qui a ouvert une enquête confiée à la police judiciaire.

Pas d'enfants

Ces disparus sont "des personnes d’un certain âge et un jeune couple d'une trentaine d’années", mais il n'y aurait pas d'enfants ou de mineurs, a précisé Mme Laurens. Elle a également évoqué une neuvième personne "qui serait actuellement recherchée au niveau du 19 rue de Tivoli".

"L’espoir doit nous tenir", a écrit dans la soirée sur Twitter le maire (DVG) de Marseille Benoît Payan, présent sur les lieux depuis le début. "Toutes les équipes restent mobilisées et déterminées à porter secours et retrouver des personnes en vie".

Cinq personnes ont été légèrement blessées et 33 au total "affectées", selon les autorités. Signe des effets ravageurs de l'explosion, 199 habitants du quartier - représentant 90 foyers - ont dû être évacués et 50 ont demandé un relogement d'urgence. Le ministre du logement Olivier Klein doit se rendre à Marseille lundi 10 avril, après son collègue de l'Intérieur Gérald Darmanin dimanche  9 avril.

Des habitants évacués de la rue Tivoli après l'effondrement d'un immeuble d'habitation, le 9 avril à Marseille.
Photo : AFP/VNA/CVN

Lors de la déflagration "tout a tremblé, on voyait les gens courir et il y avait de la fumée partout, l'immeuble est tombé sur la rue", a dit Aziz, un homme qui a préféré taire son nom de famille, mais a déclaré tenir un commerce d'alimentation nocturne rue de Tivoli. La cause de l'explosion était dimanche en fin de journée "impossible" à établir, selon la procureure, notamment en raison de l'impossibilité pour les experts judiciaires d'accéder au site non-sécurisé.

Odeurs de gaz

Mais "le gaz fait partie bien évidemment des pistes", a-t-elle indiqué, comme avant elle le préfet des Bouches-du-Rhône ou l'adjoint chargé de la sécurité à la mairie de Marseille, Yannick Ohanessian, selon qui plusieurs témoins ont évoqué des "odeurs suspectes de gaz". "On a très vite senti une forte odeur de gaz, qui est restée et qu'on a encore sentie ce matin", a ainsi indiqué Savera Mosnier, habitante d'une rue proche.

Toutes les sources insistent donc sur la différence avec un précédent effondrement de deux immeubles, insalubres ceux-là, en novembre 2018, rue d'Aubagne, dans un autre quartier du centre de Marseille.

Ce drame avait fait huit morts et traumatisé la population, suscitant une vague d'indignation contre le mal-logement dans cette ville où 40.000 personnes vivent dans des taudis, selon des ONG. "Ce ne sont pas du tout des immeubles insalubres", a souligné la procureure, alors que M. Payan martelait que "faire le parallèle (avec la rue d'Aubagne, NDLR) serait irresponsable".

Marseille a connu plusieurs effondrements mortels d'immeubles ces 40 dernières années. Le 11 janvier 1981, l'écroulement d'un bâtiment a fait huit morts et 16 blessées dans le quartier pauvre du Canet.

Cinq personnes ont péri en 1985 dans l'explosion accidentelle d'un immeuble près du boulevard du Prado et le 20 juillet 1996, une explosion due au gaz a soufflé un immeuble de sept étages près de la gare, faisant quatre morts et 26 blessés.

AFP/VNA/CVN



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