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Les joueurs du Racing 92 (de gauche à droite), Teddy Iribaren, Henry Chavancy et Wenceslas Lauret à Bilbao, le 11 mai avant la finale de la Coupe d'Europe face à Leinster |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Cette finale contre les Saracens sous la pluie... Je ne sais pas si on avait su s'adapter aux conditions." Cela tombe mal pour Henry Chavancy et ses coéquipiers: deux ans après la défaite (21-9) sous le déluge lyonnais, les Ciel et Blanc devront de nouveau faire avec la pluie, prévue samedi à San Mamés. Loin, bien loin du confort de la U Arena, la salle de spectacle au toit fermé de La Défense inaugurée en décembre et dans laquelle le Racing est invaincu depuis.
Une enceinte à la pelouse synthétique qui a amené les entraîneurs Laurent Labit et Laurent Travers à faire évoluer leur équipe, autrefois décriée pour son jeu soporifique, vers plus de mouvements et de spectacle. En quittant l'antique stade Yves-du-Manoir de Colombes, le Racing a ainsi poursuivi une mue profonde, une décennie après son retour dans l'élite. "Les deux années ont servi", a estimé Travers mercredi. "L'équipe avait à cœur de répondre par rapport à la saison dernière."
Une saison 2016-2017 noire marquée par une élimination en demi-finale du Top 14, une piteuse dernière place en poule de Coupe d'Europe et l'échec cuisant de la tentative de fusion avec le voisin du Stade Français. Mais aussi des affaires extra-sportives qui ont ébranlé tout le club: l'ouvreur Dan Carter soupçonné de prise illégale de corticoïdes - avec Juan Imhoff et Joe Rokocoko - puis contrôlé au volant en état d'ébriété, son compatriote néo-zélandais Ali Williams arrêté en possession de cocaïne...
L'effet post-Barcelone
Si le club basé au Plessis-Robinson a souffert sportivement, c'est aussi parce que, un mois et demi après sa finale perdue face aux Londoniens, il a remporté son premier titre de champion de France depuis 1990, à Barcelone face à Toulon (29-21), au terme d'une saison rallongée par la Coupe du monde 2015.
Le demi de mêlée Sud-Africain, Pat Lambie (droite), au stade San Mames de Bilbao avant la finale de la Coupe d'Europe face au Leinster, le 11 mai. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Et a donc repris plus tard que les autres formations, surmotivées à l'idée de défaire un champion moins frais. Une "malédiction" qu'a également vécue Clermont, son successeur en 2017 seulement 9e cette saison. Après la crise de croissance, "la maturité". Dixit Jacky Lorenzetti, le président qui a fait construire la U Arena et considérablement renforcé l'effectif cette saison en recrutant l'ouvreur sud-africain Pat Lambie, le deuxième ligne irlandais Donnacha Ryan, une ribambelle d'avants toulousains (Johnston, Maka, Kakovin, Albacete) sans oublier l'ailier ou centre Virimi Vakatawa, de retour dans son club formateur.
Cadeau de départ pour Carter
Mieux armé, plus expérimenté, le Racing s'est cette fois sorti de sa phase de poules malgré une défaite à Castres (16-13) qui aurait pu être rédhibitoire.
"Tout le monde a cru que c'était quasiment fini et le groupe a montré une force mentale, une capacité à retourner la situation en battant le Munster et en allant gagner à Leicester. C'était un des déclics de la saison", estime Travers, champion d'Europe avec Brive en 1997 et qui peut devenir samedi 12 mai, comme le manager du Leinster Leo Cullen, le premier homme à gagner la compétition comme joueur puis technicien.
Finale de la Coupe d'Europe |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Clermont (28-17) et le Munster (27-22) écartés, le Racing s'attaque à la dernière montagne, un Leinster qui a tout écrasé sur son passage avec 8 succès en autant de matches, pour offrir le plus beau cadeau de départ à Carter, dont seule la Coupe d'Europe manque à l'incomparable palmarès.
Il doit le faire sans trois blessés majeurs: son demi de mêlée Maxime Machenaud, excellent cette saison et terriblement efficace face aux buts (88% de réussite), son talonneur et capitaine historique Dimitri Szarzewski et son arrière Brice Dulin.
Ces trois cadres sont du voyage en Pays basque espagnol car, comme le répète Travers à longueur d'année, "c'est l'ensemble de l'effectif qui contribue à un titre". "Il n'y a plus qu'à", a évacué le capitaine Yannick Nyanga.