Coupe des Confédérations : finale Chili - Allemagne, à qui la coupe ?

L'Amérique latine face à l'Europe, l'expérimenté Chili et sa double couronne continentale contre l'Allemagne championne du monde mais en version jeune équipe bis : la Coupe des Confédérations 2017 livre son verdict dimanche 2 juillet à Saint-Pétersbourg (20h00).

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Photo montage de l'entraîneur du Chili Juan Antonio Pizzi (gauche) et de l'Allemagne Joachim Löw, le 30 juin à Saint-Pétersbourg.
Photo : AFP/VNA/CVN

À qui la coupe, mais qui veut la coupe ? Les footeux sont souvent superstitieux; or, aucun vainqueur des neuf éditions n'a remporté le Mondial dans la foulée. Pour le Brésil, c'est un... fiasco à la Coupe du monde 2014 qui avait suivi son titre (3-0 contre l'Espagne dans la finale 2013).

"Cette +Confed Cup+ n'est pas vraiment utile, elle est peut-être même superflue", a carrément lâché le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, qui est aussi en charge des Sports, sur Sky Sport News, à propos d'une compétition bien moins suivie en Europe qu'en Amérique latine. Il y aura en tout cas un vainqueur inédit, que ce soit un favori comme le Chili, ou l'Allemagne qui s'est invitée au rendez-vous sans aucun cadre.

"Personne ne nous voyait en finale, ce n'était même pas le sujet. Nous voulions nous développer", a rappelé Joachim Löw. Avec le Mondial-2018 en priorité absolue et pour éviter de faire disputer à ses titulaires habituels trois tournois en trois ans, le sélectionneur avait convoqué trois champions du monde seulement (Mustafi, Ginter et Draxler) au sein d'un groupe relifté, le plus jeune du plateau, avec 24 ans et 4 mois en moyenne.

Bain de jouvence

"Ils courent beaucoup", ont dit les Chiliens des jeunes Allemands après leur première opposition en phase de groupes (1-1). Ce 22 juin à Kazan, la Roja avait outrageusement dominé la Mannschaft en première période, néanmoins conclue sur ce score nul, avant une seconde mi-temps plus équilibrée.

Plongée dans le bain russe, la classe biberon allemande a ainsi déjà déjoué les pronostics, et avec la manière : elle a empilé les buts (Australie 3-2, Cameroun 3-1, et Mexique 4-1 en demi-finale) et possède d'ailleurs les meilleurs buteurs du tournoi, Goretzka et Werner, ex aequo avec 3 réalisations

Elle présente aussi créativité (Draxler, Goretzka, Stindl), rudesse (Rudy) et solidité (Kimmich, Rüdiger, Hector). Mais aussi parfois une certaine naïveté, et des moments de flottements dûs à un court vécu commun.

Le Chili, à l'inverse, présente la moyenne d'âge la plus élevée du plateau et même de l'histoire de la compétition (29 ans et un mois). Et s'est montré plus chiche en buts (Cameroun 2-0, Australie 1-1, et le Portugal battu aux tirs au but en demi-finale au bout d'un 0-0).

C'est un peu un paradoxe, puisqu'il s'appuie sur davantage de certitudes: un style de jeu offensif introduit par Marcelo Bielsa (2007-2011) et maintenu par l'actuel sélectionneur Juan Antonio Pizzi, et surtout un groupe mené par des valeurs sûres comme Bravo, Medel, Vidal et Sanchez, outre de précieux travailleurs de l'ombre (Aranguiz, Diaz, Hernandez).

« Faits pour écrire l'histoire »

Il émane du groupe chilien l'idée d'une chance à saisir, qu'une participation à une nouvelle Coupe des Confédérations ne se présentera peut-être pas de sitôt. "Nous sommes faits pour écrire l'histoire. Nous avons écrit l'histoire en battant l'Espagne (au 1er tour du Mondial-2014, ndlr), en battant l'Argentine en finale" de Copa America, a dit Sanchez : le Chili veut étirer son âge d'or après avoir défloré son palmarès national via les Copas America 2015 et 2016, remportées à chaque fois face à l'Argentine de Messi.

Et à chaque fois aux tirs au but, avec un Bravo toujours décisif. Comme dans la demi-finale tatare mercredi face aux champions d'Europe, lorsque le trentenaire a arrêté les trois tentatives portugaises. Mais s'il devait y avoir une partie de roulette russe dimanche soir 2 juillet, l'Allemagne aurait ses chances : c'est LA nation spécialiste de ces séances fatidiques, puisqu'elle ne s'est plus inclinée dans cet exercice depuis 1976, en cinq occasions dans des phases finales.

Et son gardien Ter Stegen, malgré une bourde face au Cameroun, a maté la concurrence de Leno et Trapp pour faire la future doublure de l'intouchable Neuer. Ter Stegen aussi arrête parfois des penalties, il a pu apprendre auprès de... Bravo, durant leurs deux saisons (2014-2016) passées ensemble à Barcelone.

AFP/VNA/CVN

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