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Le Palais des Congrès où se déroule la COP15 sur la biodiversité, le 13 décembre à Montréal, au Canada. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les jours sont comptés, car de profondes divisions doivent encore être surmontées, notamment sur la question de savoir combien les pays riches paieront aux pays en développement pour les aider à préserver les écosystèmes et s'il convient de créer un nouveau fonds dédié à cet effet.
"Un écosystème sain est essentiel à la prospérité de la civilisation" a rappelé dans un message vidéo le président chinois Xi Jinping pour l'ouverture des négociations ministérielles.
"Nous devons travailler ensemble pour promouvoir une coexistence harmonieuse entre l'homme et la nature" et donc "parler conjointement", a ajouté le chef de l'État en charge de la présidence de cette COP15, qui se déroule au Canada.
En l'absence des chefs d'État ou de gouvernement, plus d'une centaine de ministres de l'Environnement se retrouvent de jeudi 15 décembre à samedi 17 décembre, pour conclure ces négociations qui visent à stopper la destruction de la planète et de ses ressources.
Le ministre canadien de l'Environnement, Steven Guilbeault, à la COP15 sur la biodiversité, le 14 décembre à Montréal. |
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Pour y parvenir, les 196 membres de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) doivent approuver d'ici le 19 décembre un "cadre mondial pour la biodiversité".
Son contenu : une vingtaine d'objectifs dont la protection de 30% des terres et des mers, la réduction de moitié des pesticides et la restauration des millions d'hectares de sols dégradés...
"Aucun accord ne sera parfait, mais un accord mondial fort, qui met fin à notre guerre insensée et autodestructrice contre la nature doit être garanti", a lancé aux ministres Amina J. Mohammed, vice-secrétaire générale de l'ONU.
"Le déclin des espèces n'est pas inévitable. Nous pouvons changer le cours des choses", a renchérit le ministre canadien de l'Environnement Steven Guilbeault appelant à faire de ce sommet un "moment historique pour la nature".
Mais le succès reste très incertain : les pays en développement ont tiré mercredi 14 décembre un premier coup de semonce en interrompant pendant une demi-journée les échanges techniques.
En cause ? L'absence de signal positif des pays riches sur leur demande de garanties financières en contrepartie de leur approbation d'objectifs de transition écologique.
Des dizaines de nations, emmenées par le Brésil, l'Inde, l'Indonésie et les pays d'Afrique réclament des "subventions financières d'au moins 100 milliards de dollars par an".
Soit environ dix fois les montants d'aides actuels entre le Nord et le Sud pour la biodiversité. Et autant que ceux promis pour la lutte contre le réchauffement climatique.
Graphique représentant six espèces menacées, à l'occasion de l'ouverture à Montréal, le 7 décembre, de la COP15 sur la biodiversité. |
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Les pays du Sud veulent aussi la création d'un fonds mondial biodiversité, autre parallèle avec les négociations sur le climat, où ils ont obtenu en novembre un mécanisme inédit de compensation de leurs dommages climatiques.
Mais les pays du Nord assurent ne pas pouvoir décupler l'aide publique et préfèrent encourager une réforme des flux financiers existants, privés, philanthropiques ou multilatéraux.
"Au bord de la rupture"
Une réunion de crise des chefs de délégation, organisée mercredi 14 décembre par la présidence chinoise, a temporairement apaisé les esprits.
"Le groupe africain veut parvenir à un accord avec de l'argent en face, d'autres pays en développement aussi, mais le Brésil se sert de la question financière pour faire dérailler le processus", accuse un négociateur occidental.
Selon lui, la délégation du Brésil reste aux mains des équipes du président sortant Jair Bolsonaro, soutien d'une agro-industrie hostile à la réduction des pesticides.
L'attitude du Nord "a conduit les négociations au bord de la rupture totale", s'est alarmé mercredi 14 décembre Innocent Maloba, expert de l'ONG WWF International. "Les pays développés, avec leur rôle éminent dans la crise de la biodiversité compte tenu de leur niveau de consommation, ont le devoir de soutenir les pays en développement".
Mais les besoins sont immenses: le coût d'une transition économique capable de sauvegarder la nature a été estimé à environ 900 milliards de dollars par an, un quart pour la conservation des aires protégées et 75% pour verdir l'économie.
Le fondateur malaisien de l'IPBES, le "Giec de la biodiversité", a prévenu les ministres : "Ce qui manque ici, c'est de la volonté politique et un consensus sincère sur ce qui doit être fait", a lancé Zakri Abdul Hamid.
AFP/VNA/CVN