Contre le chômage des diplômés, des postes à l’étranger

Le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales est en train d’élaborer un projet d’envoi de personnel diplômé à l’étranger. Une solution pour réduire le chômage des travailleurs qualifiés.

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Dans une foire à l’emploi organisée fin 2016 à Hô Chi Minh-Ville.
Photo : Phuong Vy/VNA/CVN

En 2016, le pays a créé 1,6 million d’emplois, soit une hausse de 1% par rapport à 2015 dont 126.000 à l’étranger (+ 9,6% en un an). Le taux de chômage est de 2,3% (3,18% en zones urbaines, 1,86% en zones rurales).

Diplômés cherchent postes à pourvoir

Au 3e trimestre 2016, le pays a enregistré 202.000 chômeurs de niveau universitaire. Cette année, 200.000 de plus sont prévus. Dào Trong Thi, ancien chef de la Commission de la culture, de l’éducation, des adolescents et des enfants de l’Assemblée nationale, estime que «le taux de chômage est lié à la croissance économique». Selon lui, le bond du chômage des travailleurs hautement qualifiés est la conséquence d’un ralentissement de la croissance. Ce phénomène s’explique par un surplus de travailleurs sur le marché de l’emploi et par une mauvaise adéquation entre les exigences de ce dernier et la formation. S’y ajoute un manque de données précises et accessibles sur les besoins des différents secteurs économiques. Facteur aggravant : les activités d’orientation professionnelle dans les écoles sont peu développées.

D’après plusieurs experts, l’une des causes majeures du chômage des diplômés découle des lacunes du système éducatif qui met trop l’accent sur l’enseignement théorique. La formation pratique, nécessaire pour trouver du travail, est quasi inexistante. De plus, certaines universités ont une qualité de formation insuffisante par rapport aux besoins des entreprises.

Face à cette situation, il est important qu’il y ait un engagement gouvernemental plus fort pour faciliter l’insertion professionnelle des étudiants. Concrètement, le ministère de l’Éducation et de la Formation doit faciliter l’accès aux statistiques sur le marché de l’emploi, les perspectives d’emploi et l’éducation. Et les établissements d’enseignement ont intérêt à écouter davantage les besoins des employeurs et à faire preuve de flexibilité pour répondre à ceux-ci.

Ces dernières années, le Vietnam a obtenu des résultats encourageants dans l’envoi de travailleurs à l’étranger. Mais il s’agit surtout de travailleurs manuels peu qualifiés, faiblement rémunérés.

Une solution à long terme

Cours de langue étrangère organisé à Hanoï par le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales.

Le vice-ministre du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, Doan Mâu Diêp, estime que l’envoi de travailleurs hautement qualifiés est une nouvelle orientation qui va permettre non seulement d’élever la position des travailleurs vietnamiens sur le marché international mais encore de créer des emplois pour les jeunes diplômés. «Ledit ministère a demandé aux organismes concernés de terminer le projet d’+Envoi de travailleurs hautement qualifiés à l’étranger pour la période 2017-2020 et à l’horizon 2025+ pour le soumettre au gouvernement dans les meilleurs délais», informe Doan Mâu Diêp. Avant d’ajouter : «Le pré-projet aborde les secteurs et métiers visés par le Vietnam». Concrètement, le pays envisage d’envoyer des aides-soignants au Japon et en Allemagne, et des travailleurs dans les technologies, les télécommunications, la biologie, l’agriculture au Japon.

Dans la mécanique, le pays mise sur la République de Corée, certains pays européens et du Moyen-Orient. Dans d’autres secteurs, le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales envisage aussi d’exploiter des marchés tels que la Slovaquie, Israël ou la République tchèque. D’après Pham Viêt Huong, chef adjoint du Département de gestion des travailleurs à l’étranger, «l’année 2017 ouvre beaucoup d’opportunités pour le personnel qualifié désireux de travailler dans des marchés exigeants comme le Japon».

En effet, fin 2016, le Japon a approuvé une nouvelle loi facilitant les travailleurs étrangers. Par ailleurs, le Vietnam a signé avec l’Allemagne un accord concernant la sélection et la formation d’aides-soignants pour les hôpitaux de ce pays. «S’ils proposent (souvent) un salaire alléchant, les employeurs étrangers exigent aussi des travailleurs qualifiés qui répondent parfaitement à leurs besoins. Mais d’un point de vue général, le travail en équipe n’est pas le point fort des travailleurs vietnamiens, de même que l’informatique et les langues étrangères. C’est pourquoi, en dehors des efforts des travailleurs eux-mêmes, les écoles doivent élaborer des programmes de formation répondant aux demandes spécifiques des recruteurs, et ce avec la participation étroite des entreprises chargées de l’envoi à l’étranger de ces travailleurs», propose M. Huong.

Cette année, le pays a pour objectif d’envoyer 105.000 travailleurs à l’étranger. Dans le cadre de programmes de coopération, des infirmiers vietnamiens pourront partir travailler au Japon et en Allemagne. D’autres pays ont signé des contrats de travail avec le Vietnam, la Thaïlande, le Laos, l’Australie et la Malaisie. Selon le ministère du Travail, des Invalides et des Affaires sociales, le nombre de travailleurs vietnamiens à l’étranger a augmenté régulièrement ces dix dernières années, passant de 80.000-90.000 par an pour la période 2006-2013 à plus de 100.000 ces trois dernières années.


Huong Linh/CVN

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