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Un séminaire sur |
Pour introduire la séance, Dinh Ngoc Lâm, doyen du Département de français de l’ESCE, a fait une brève présentation sur le contenu de cette formation. Il a estimé que cette formation pourrait "fournir de nouveaux cursus, offres d’emplois aux étudiants et répondre aux besoins du marché du travail actuel".
Un programme innovant
À la différence des formations classiques, ce programme de qualité comprend 148 crédits répartis sur 3 cursus: enseignement du français, du commerce extérieur et programmes coopératifs avec l’Université polytechnique Hauts-de-France. Cette formation vise à élever le niveau de français des étudiants jusqu'au C1, de même que leurs connaissances en commerce et droit commercial...
Par ailleurs, les étudiants sont invités à effectuer des stages pour acquérir des expériences professionnelles au sein d'entreprises francophones. L'ESCE leur proposera des aides dans la rédaction des CV et lettres de motivation.
Dinh Hông Vân (droite), doyen du Département de langue et de civilisation françaises à l’Université nationale de Hanoï, et Dông Công Minh, ancien doyen du Département de français à l’Université de Hanoï. |
Selon un sondage mené par l'ESCE auprès des étudiants, bien que les frais soient élevés, ils estiment que ce programme est nécessaire pour progresser à la fois dans l’apprentissage du français, dans leurs connaissances professionnelles et leurs qualités personnelles (soft skills). Ils sont globalement contents du contenu des cours et des langues enseignées (français et anglais), et 63,4 % souhaitent réaliser des stages au cours de la 3e année.
Renforcement des liens université-entreprise
Le séminaire était aussi l'occasion pour les invités de partager leurs propres expériences dans la formation de et en langue française au Vietnam. Par ailleurs, ils ont exposé les éventuels défis que représente le recrutement d’étudiants francophones.
Nguyên Thi Thu Huong, directrice des ressources humaines à la chaîne de télévision numérique par satellite K+. |
Nguyên Thi Thu Huong, directrice des ressources humaines à la chaîne de télévision numérique par satellite K+, a souligné les points forts des étudiants de l’ESCE. Elle a aussi précisé les écarts entre les connaissances dispensées à l’université et les besoins réels des entreprises. Selon elle, "le manque de confiance en soi" et "la faiblesse des qualités personnelles" sont les principaux défauts des étudiants vietnamiens en général. Aussi, les entreprises ont-elles besoin de "rencontrer davantage les étudiants" dans le contexte où "la majorité des jeunes diplômés sont mal orientés professionnellement". Par ailleurs, elle a félicité l’ESCE de faire de l’anglais une matière obligatoire, estimant que "même si le français est un avantage, il faut aussi maîtriser l’anglais, qui est une langue incontournable dans le monde des affaires."
En accord avec ces idées, Doàn Thi Y Vi, rédactrice en chef adjointe du Courrier du Vietnam, a fait savoir qu’"il y a environ 630.000 locuteurs francophones au Vietnam et les entreprises ont donc toujours besoin de recruter de jeunes francophones diplômés bien qualifiés". Cependant, les étudiants-stagiaires travaillant au sein de la rédaction sont souvent "timides", "pas très indépendants" et ne développent "pas d’esprit critique" à l’égard de leur travail. "Outre le savoir-être, les universités devront s’intéresser beaucoup à la maîtrise de l’outil informatique, car cela devient une exigence dans toutes les entreprises dans le contexte de l'industrie 4.0", a-t-elle ajouté.
La rédactrice en chef adjointe du Courrier du Vietnam, Doàn Thi Y Vi (debout), prend la parole au séminaire. |
Pour sa part, Dông Công Minh, ancien doyen du Département de français à l’Université de Hanoï, s’est déclaré favorable au programme rédigé par l’ESCE, car ce dernier permettra aux étudiants d’"avoir beaucoup d’expériences professionnelles dans les entreprises", puisqu’ils "n’ont pas souvent l’opportunité de pratiquer le français dans la vie quotidienne, notamment à l’oral", a-t-il exprimé. "Mon seul souci repose sur l’enseignement de l’anglais : le niveau 4/6 en anglais (l’équivalent du niveau B2) est difficile à obtenir".
"L'enseignement du français est notre point fort, mais aussi notre point faible, car la maîtrise de la langue française n'est pas suffisante : il faut aussi apprendre un métier", a partagé Dinh Hông Vân, doyen du Département de langue et de civilisation françaises à l’Université de langues et d’études internationales relevant de l'Université nationale de Hanoï. Ce professeur a souligné que la tendance actuelle était une réduction des heures d’enseignement supérieur au profit d’une augmentation du temps en entreprise afin de "gagner en expériences professionnelles". Selon lui, ce genre de séminaire est "primordial" si l’on veut au mieux "répondre aux besoins et conseils des entreprises", afin d’élaborer "des programmes et cursus en adéquation avec la demande actuelle".