* Quelles sont les priorités pour le mandat qui vous attend en qualité de ministre de la Construction ?
Il y a beaucoup de choses à faire. Mais je devrais concentrer mes efforts sur trois tâches clés. Primo, s'intéresser au perfectionner du système juridique concernant les activités de construction dans l'optique d'utiliser efficacement les ressources disponibles, en particulier foncières, financières mais aussi humaines. Le ministère de la Construction devra réviser tous les règlements en la matière, ce qui permettra d'aider le gouvernement ainsi que l'Assemblée nationale à rédiger et amender les politiques inhérentes au secteur de la construction. Secundo, le ministère de la Construction devra s'intéresser davantage au développement urbain. Enfin, il devra se préoccuper encore du développement des logements sociaux afin de mieux satisfaire les besoins des habitants, surtout pour ceux dont l'approche de logements de haut standing s'avère particulièrement délicate en raison de leurs revenus, trop modestes.
* Quel message voulez-vous délivrer à ceux qui souhaitent être propriétaires d'un logement dans les centres urbains ?
Le marché des logements au Vietnam comme dans différents pays en Asie du Sud-Est et dans le monde se divise en deux catégories. La première porte sur les logements marchands destinés aux personnes ayant un revenu élevé. La seconde concerne ceux mis au service pour les personnes incapable d'acheter les premiers ou bien qui ne peuvent les louer à un loyer élevé. En d'autres termes, il s'agit de logements sociaux. Cependant, au Vietnam, le déséquilibre entre ces deux catégories est criant. Tandis que les logements marchands sont nombreux, ceux à bas prix destinés aux personnes ayant un revenu modeste font cruellement défaut.
Raison pour laquelle il faudra que le Vietnam développe davantage les logements sociaux afin de satisfaire les besoins des fonctionnaires, des pauvres vivant dans les centres urbains, des ouvriers dans les zones industrielles, des étudiants. Les logements sociaux doivent eux-mêmes être subdivisés en différents groupes : ceux à vendre à bas prix, ceux à louer à bas prix, ceux destinés aux personnes n'ayant pas de rentrées d'argent pour louer (handicapés, esseulés sans abris, personnes dans l'incapacité de travailler). À noter que les fonctionnaires et les travailleurs ayant un revenu moyen sont inscrits en tête de liste de l'accession à la propriété d'un appartement à bas prix.
* Comment procéder pour, comme vous venez de le mentionner, développer les logements sociaux dans le contexte où le budget d'État est limité ?
Pour développer les logements sociaux, il faut que le ministère de la Construction, les autres ministères concernés ainsi que les grandes villes comme Hanoi, Hô Chi Minh-Ville affichent une détermination absolue et sans faille. Le ministère de la Construction et les autres ministères concernés doivent proposer des politiques pour le développement des logements sociaux, élaborer des programmes sur cette question à moyen et à long terme. Les localités doivent quant à elles préparer des fonds pour la mise en œuvre de ces programmes. L'État doit confier aux entreprises de différentes composantes économiques la construction des logements sociaux, rôle pris en charge en très large majorité par les entreprises d'État.
* Que pensez-vous du modèle de logements destinés à la location à terme ?
La plupart des Vietnamiens préfèrent être propriétaires des logements. Mais actuellement, plusieurs personnes ont besoin de louer ou bien acheter des maisons à terme, bien sûr avec le prix moins cher. Je pense que les habitants ont le droit de choisir le type de logement en vertu de leurs besoins et de leurs capacités financières. Ce que je veux dire, c'est de faire de manières pour que les habitants s'habituent à la location ou bien à l'achat des appartements à terme dans les quartiers résidentiels.
Phuong Mai/CVN