France
Confit d'agneau et œufs de Pâques 5 étoiles pour des soignants à Paris

Confit d'agneau et chocolat, tels qu'on les aurait servis au palace: le chef triplement étoilé Christian Le Squer, masqué, livre lundi 13 avril les repas de Pâques préparés dans un hôtel de luxe aux soignants de l'hôpital Robert-Debré à Paris.

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Le chef pâtissier Michael Bartocetti pose avec ses œufs de Pâques à Paris, le 11 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les quatre chefs étoilés de l'hôtel Four Seasons George V, fermé pendant le confinement, ont investi les cuisines le temps d'un weekend. Cette fois, leurs créations ne seront pas servies dans les assiettes de leurs élégants restaurants, mais acheminées en barquettes à bord d'un camion aux unités en charge du COVID-19.

Au menu : gaspacho, burrata et fraise gariguette par Simone Zanoni, jardin printanier, confit d’agneau au citron par Christian Le Squer et Alan Taudon, tarte vanillée aux premières ciflorettes par Michael Bartocetti et l'œuf de Pâques du George V, chocolat noir-praliné noisette. Lundi matin 13 avril, le chef et le directeur de l'hôtel Thibaut Drege livrent à l'hôpital les 170 repas cuisinés tout au long du weekend.

Petits légumes croquants relevés à l'harissa, de l'ail et des raisins pour accompagner l'agneau : "un plat du jour qu'on aurait fait au déjeuner au restaurant Le Cinq" dont il est chef, déclare Christian Le Squer. "Il faut que ce soit généreux", commente-t-il en disposant des tranches d'agneaux dans la barquette. "Il peut être mangé toute la journée, à partir de midi mais jusqu'à minuit." L'Italien Simone Zanoni, chef du George, une étoile Michelin, veut faire souffler le vent de la Méditerranée chez les soignants exténués par des semaines de lutte contre l'épidémie.

"Le but c'est de leur offrir quelque chose qui sort de l'ordinaire, à notre façon", souligne Simone Zanoni qui a opté pour "une entrée légère, très fraîche" et colorée. "On est des aubergistes", résume avec humilité Alan Taudon, chef de l'Orangerie, une étoile. "Notre but premier c'est de faire plaisir aux gens et la petite étincelle qu'on va pouvoir leur apporter, ce ne sera que du bénéfice." Règles de sécurité obligent, l'équipe est restreinte dans les cuisines pour préparer ce repas pascal.

La hiérarchie aux carottes

Dans la brigade des chefs, les managers de l'hôtel coupent les carottes et les citrons alors qu'un agent technique mélange une préparation. "C'est la polyvalence, on apprend tous les jours", plaisante Justine Lephay de la DRH de Four Seasons.

Le chef Simone Zanoni dans les cuisines de l'hôtel George V avec une entrée préparée pour les soignants à Paris, le 11 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Les bâtonnets de carottes sont particulièrement bien taillées, on est d'accord chef ?", intervient le directeur Thibaut Drege. C'est l'équipe chargée de garder l'hôtel pendant la fermeture qui a été mise à contribution et a aidé les chefs, une façon de manifester son soutien au personnel soignant. Des cuisines de l'Élysée aux restaurants étoilés, bistrots et commerçants, les initiatives sont nombreuses en France pour bien nourrir et réconforter les soignants éprouvés par leur combat contre le coronavirus.

Les pionniers du mouvement, le chef de l'Élysée Guillaume Gomez et le critique culinaire Stéphane Méjanès avec la société TipToque - spécialisée dans la livraison de repas gastronomiques aux entreprises - ont de leur côté distribué près de 4.000 repas de Pâques aux hôpitaux.


AFP/VNA/CVN

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