Compétitivité, nécessité d’une main-d’œuvre qualifiée

Rénovation complète de manière ouverte et flexible du système de formation professionnelle, mobilisation des investissements, accent mis sur l’apprentissage de langues étrangères… Telles sont les mesures proposées pour améliorer la qualité de la main-d’œuvre du pays.

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Formation professionnelle à l’École de la mécanique agricole à Vinh Phuc (Nord). 
Photo : VNA/CVN

Selon le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, seuls 26% des travailleurs sont titulaires de diplômes et de certificats. Le reste ne répond pas aux exigences des entreprises.

Après des années de Dôi moi (Renouveau), la population active a doublé, passant de 27 millions de travailleurs en 1986 à 51,4 millions en 2022. Si la démographie vietnamienne est dans un “âge d’or”, la qualité de la main-d’œuvre laisse à désirer.

La théorie liée à la pratique

Le marché de l’emploi vietnamien a un excès de travailleurs sans formation et une pénurie de travailleurs qualifiés. Des compétences limitées rendent difficile pour les Vietnamiens la possibilité de changer de travail, en particulier pendant la pandémie de COVID-19, tandis que le système de protection sociale n’est pas assez fort pour les aider à surmonter leurs difficultés. Sans mesure énergique, on perdra de plus en plus de compétitivité.

Nguyên Xuân Son, directeur exécutif de Manpower Group Vietnam, fait savoir que seuls 8,96% des travailleurs vietnamiens ont la capacité de travailler à distance dans un contexte de pandémie mondiale. De plus, seuls 5% maîtrisent l’anglais, ce qui n’est pas suffisant pour rivaliser avec les travailleurs venus d’autres pays de la région. Le revenu moyen des salariés vietnamiens est d’environ 300 USD, bien inférieur à la moyenne régionale qui est de 1.992 USD, et du monde de 2.114.

D’après M. Son, le “bon marché” n’est pas seulement une attraction mais aussi une faiblesse de la main-d’œuvre vietnamienne lorsque les entreprises de main-d’œuvre étrangères mettent en pratique les nouvelles technologies.

Une enquête récente a montré qu’environ 57% des entreprises éprouvent des difficultés à recruter des employés de qualité.

Des représentants de nombreuses entreprises s’inquiètent de la pénurie de ressources humaines de qualité, car elles ont besoin d’en recruter des milliers pour développer leur production. Nguyên Viêt Quang, directeur général de Vingroup, informe que ces deux prochaines années, son entreprise aurait besoin d’environ 100.000 employés, dont 20% de niveau universitaire.

Le gouvernement devrait bientôt disposer de politiques pour soutenir les entreprises dans le recrutement et la formation de personnel de qualité.

Pendant ce temps, PouYuen, l’un des plus grands fabricants de chaussures de sport à l’exportation de Hô Chi Minh-Ville, a du mal à recruter après avoir perdu environ 5% de ses travailleurs pendant la pandémie.

Son directeur général Thai Van Tông déclare que dans un avenir proche, son entreprise encouragerait les processus d’automatisation de la production et de numérisation des données, ce qui nécessitera un grand nombre de travailleurs hautement qualifiés dans les domaines de l’ingénierie des moules, de l’automatisation et des technologies de l’information.

Dans un contexte de pénurie de travailleurs qualifiés, M. Tông suggère que le gouvernement crée des conditions favorables pour se connecter aux écoles de formation professionnelle et investisse davantage de ressources dans les provinces du Sud pour former des ressources humaines qualifiées.

Améliorer la qualité de la formation

 Un cours du japonais réservé aux travailleurs à la compagnie JHL Group à Hanoï. 
Photo : VNA/CVN 

Pour sa part, le président du Comité populaire de la province de Bac Giang (Nord), Lê Anh Duong, fait savoir que dans le passé, l’enseignement général a été l’objet d’investissements et a obtenu de nombreux résultats positifs, tandis que la formation professionnelle n’a pas encore reçu l’attention voulue, ce qui a conduit à une pénurie de travailleurs qualifiés.

“Par conséquent, la province de Bac Giang améliore la qualité des ressources humaines et développe un marché du travail intégré car il s’agit d’une percée nécessaire”, souligne M. Duong.

Nous nous concentrons sur la promulgation de mécanismes et de politiques sur la formation et l’éducation professionnelles, la prévision de l’offre et de la demande de main-d’œuvre, le soutien aux entreprises pour recruter des travailleurs, la fourniture de politiques de sécurité sociale pour les travailleurs migrants”, estime-t-il. Parmi plus de 300.000 employés dans les zones industrielles, jusqu’à un tiers sont des travailleurs migrants, la province prête donc attention aux mesures pour développer un marché du travail durable”.

M. Duong a également suggéré qu’il serait nécessaire d’établir un lien entre l’enseignement général et l’enseignement professionnel. Les mécanismes et les politiques pour les enseignants des établissements de formation doivent également être similaires. Parallèlement, il est nécessaire d’avoir une politique de formation professionnelle pour les élèves des minorités ethniques afin d’atteindre le triple objectif d’élever le bagage intellectuel de la population, de créer des emplois pour les travailleurs ruraux et de lutter durablement contre la pauvreté.

Pour le Dr. Juergen Hartwig, un représentant de l’Agence allemande de développement (GIZ), estime que les opportunités de développement du Vietnam dépendraient de la qualité des travailleurs. Les ressources humaines sont la clé de la productivité. La structure du marché évolue à un rythme rapide, nécessitant davantage de types de compétences. Par conséquent, le Vietnam doit avoir des politiques flexibles.

Le Premier ministre a chargé le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales de rédiger prochainement une résolution sur le développement d’un marché du travail efficace, flexible, moderne, durable et intégré. Il doit se concentrer sur des solutions pour sensibiliser au marché du travail et considérer le travail comme une marchandise spéciale afin de disposer de mécanismes et de politiques appropriés, d’une main-d’œuvre plus mobile, et de réformer en profondeur le système de formation professionnelle.

La formation professionnelle doit être entièrement rénovée de manière ouverte, flexible et efficace pour améliorer les compétences des travailleurs, profiter de l’opportunité de la soi-disant “structure en or de la population” au service du processus de restructuration économique, d’industrialisation et de modernisation du pays dans le contexte de 4e révolution industrielle.

Huong Linh/CVN

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