>>Aléna: pas d'accord, reprise des négociations la semaine prochaine
>>Un accord entre le Canada et les États-Unis sur un Aléna 2.0 semble à portée de main
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre canadien Justin Trudeau à la Maison Blanche (Washington DC), le 11 octobre 2017. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Nous négocions tous en faisant preuve de bonne foi", a affirmé le président américain, ajoutant que les discussions avançaient "bien". Pour autant, il a aussitôt ajouté: "Si un accord est trouvé, tant mieux. Si nous n'y parvenons pas, ça ira aussi".
La renégociation pour moderniser l'accord de libre-échange nord-américain (NAFTA), qui lie depuis 1994 les économies des États-Unis, du Canada et du Mexique, a été imposée en août 2017 par le président américain qui considère ce traité comme "le pire" de l'histoire pour avoir détruit des emplois américains notamment dans le secteur automobile.
Si Washington et Mexico sont parvenus à un compromis fin août, les tractations entre les États-Unis et le Canada achoppent sur trois points majeurs: un dispositif de règlement des litiges commerciaux (dit chapitre 19), un dispositif protégeant le secteur laitier au Canada et les subventions canadiennes dans le domaine culturel.
"Nous avons été vraiment, vraiment fermes sur la nécessité de maintenir des choses comme (...) un mécanisme indépendant de règlement des différends qui protège notre exception culturelle et plusieurs autres choses telles que nos producteurs laitiers et la gestion de l'offre" agricole, a affirmé mardi 11 septembre Justin Trudeau sur une radio locale de Winnipeg.
Ottawa bénéficie d'un mécanisme de protection de son secteur laitier, actuellement en grande partie exclu de l'Aléna. Ce système dit de "gestion de l'offre" permet de contrôler la production et le prix du lait, des œufs et de la volaille canadiens tout en assurant aux fermiers canadiens des revenus stables et prévisibles.
Les États-Unis, dont la production de lait est excédentaire, souhaitent un plus grand accès à ce marché. "Il y a aussi des choses sur lesquelles nous faisons preuve de flexibilité car il est temps d'actualiser cet accord après 25 ans", a toutefois repris le dirigeant libéral sans préciser quels sont les domaines pour lesquels il était ouvert aux concessions.
Donald Trump a maintes fois menacé de sortir du NAFTA si aucun terrain d'entente n'était trouvé entre Ottawa et Washington. Il a aussi agité le spectre d'une nouvelle salve de taxes douanières, à commencer par le secteur automobile canadien, bien que ce dernier soit étroitement intégré avec la production américaine.
"Dévastateur"
"Si le président devait imposer ses tarifs punitifs sur l'automobile comme il a menacé (de le faire), cela serait dévastateur pour l'industrie automobile canadienne mais aussi pour l'industrie automobile américaine", a une nouvelle fois fait valoir M. Trudeau.
Les États-Unis imposent depuis le 1er juin des taxes de 25% sur l'acier et l'aluminium canadiens, officiellement pour des raisons de "sécurité nationale". Ce que le Premier ministre canadien a déjà jugé "insultant".
Le président Trump n'a pas hésité par le passé à lier les négociations sur le NAFTA à ces taxes douanières.
La ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland, qui tient de nouvelles réunions mardi 11 septembre à Washington avec le représentant américain au commerce (USTR) Robert Lighthizer, a fait état de nouvelles discussions "constructives", comme elle le fait depuis deux semaines sans toutefois parvenir à signer un compromis.
"L'atmosphère continue définitivement d'être bonne, professionnelle avec de la bonne volonté des deux côtés", a-t-elle souligné à l'issue d'une première réunion avec M. Lighthizer, tout en rappelant qu'aucun accord n'est fait tant qu'il n'est pas signé. Elle a aussi martelé que le gouvernement canadien ne signerait un accord qu'à la condition sine qua non qu'il soit "bon pour le Canada".
"Ce sont des sujets très complexes et il y a encore de la distance" séparant les deux parties, avait reconnu plus tôt une source proche des discussions, laissant entendre qu'un consensus ne semblait pas imminent.
Cette source a toutefois souligné qu'"avec un peu de flexibilité, les choses peuvent aller vite".