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Des rats mangent des grains de riz à Allahabad, en Inde |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'auteure principale de cette étude parue mardi 24 mars dans la revue scientifique PLOS Biology, Karin Schneeberger, a dit s'intéresser à la façon dont les animaux sociaux peuvent démasquer les "tricheurs" parmi leurs semblables. Des travaux ont précédemment montré que les rats partageaient leur nourriture. Mais la chercheuse de l'université de Potdsam (Allemagne) estimait que les gestes et couinements des rongeurs ne reflétaient pas toujours leur véritable appétit.
Afin de vérifier cette hypothèse, elle et son équipe ont séparé des rats bruns (Rattus norvegicus) en deux groupes - un ayant été privé de nourriture, l'autre bien nourri - à l'écart d'un troisième groupe dont les chercheurs souhaitaient tester la "générosité". L'air des caissons dans lesquels se trouvaient les rats bien ou mal nourris a été introduit tour à tour dans celui abritant la population test. Résultat : les rats du troisième groupe étaient beaucoup plus prompts à aider leurs congénères lorsque l'air provenait du caisson des rats mal nourris.
Les chercheurs ont ensuite analysé l'air des deux caissons et identifié dans chacun des composés organiques très différents. Le fruit, selon eux, de la nourriture plus ou moins récemment avalée, du processus de digestion ou même d'une phéromone trahissant l'appétit. Cette "odeur de la faim", dixit Karin Schneeberger, pourrait servir aux rats, en plus de distinguer les profiteurs, à réduire la souffrance de leurs camarades. "Je ne veux pas vraiment parler d'empathie, car cela serait très anthropomorphique, mais avoir quelqu'un en détresse près de vous peut aussi vous causer du stress", explique-t-elle.