>>Les concerts en ligne, une piste pour l’avenir de la musique
Un artiste étranger se produit dans un cabaret à Hô Chi Minh-Ville. |
Photo : TP/CVN |
Hô Chi Minh-Ville accueille de nombreuses communautés d’expatriés. Chacune a ses propres lieux de rendez-vous et de détente. C’est le cas du Yoko Bar où se rassemblent les Japonais travaillant dans la mégapole du Sud du Vietnam.
"En temps normal, nombreux sont les artistes japonais vivant ici qui se produisent dans notre bar, explique Yoko Trân Hoài Anh, propriétaire de l’endroit. En fin d’année, tous nos sièges sont complets car les spectateurs japonais viennent soutenir les artistes compatriotes et partager leur passion pour la musique", continue Yoko.
Dans ce bar de la rue Nguyên Thi Diêu, situé dans le 3e arrondissement, deux groupes japonais jouent ce soir-là. En l’absence de touristes japonais, la clientèle reste clairsemée. Néanmoins, cela ne diminue pas la ferveur de certains qui se sont réunis pour encourager leurs amis artistes. Les principaux spectateurs viennent en effet d’un même club au Vietnam.
"Nous nous contactons via des réseaux sociaux et nous sommes toujours optimistes peu importe la gravité de la situation", confie un spectateur originaire de Tokyo.
La pandémie a pu donc avoir comme effet positif de souder une communauté qui s’est retrouvée diminuée.
Vivre de son art n’est plus possible
Des artistes philippins se produisent dans un cabaret à Hô Chi Minh-Ville. |
Photo : TP/CVN |
Malgré le soutien des différentes communautés, vivre de sa vie d’artiste durant cette période est quasi impossible.
Un trompettiste du groupe Saigon Bigband a fait savoir que son revenu principal actuel ne vient plus de ses concerts mais d’autres petits boulots.
À cause de l’interdiction des regroupements et de la mise en œuvre de la distanciation sociale, la plupart des événements culturels ont été annulés en 2020. En conséquence, les artistes se sont retrouvés sans pouvoir montrer leur art. C’est le cas de trois artistes philippins rencontrés : "Les Vietnamiens sont en majorité mélomanes et adorent l’ambiance animée que nous apportons. Mais sans la possibilité de signer des contrats, la pandémie de COVID-19 nous a poussé dans l’adversité", indiquent-ils.
Pour gagner sa vie dans la mégapole du Sud, un autre artiste, guitariste, a dû accepter de faire un autre travail. La chanteuse avec qui il joue souvent a également changé de travail pour devenir réceptionniste d’hôtel.
"Même si nous vivons des situations plus faciles que dans d’autres pays, nous souhaitons que la nouvelle année soit meilleure pour nous", partage-t-il.
Parmi les différents emplois trouvés par les artistes, l’enseignement de l’anglais reste le plus populaire et celui leur permettant de mener une vie stable.
Le départ des étrangers peut être aussi une opportunité pour des artistes vietnamiens. C’est le cas d’un jeune rencontré au cabaret Acoustic et qui joue aujourd’hui dans un groupe russe : "Ils m’ont dit qu’ils vivaient au Vietnam depuis longtemps et m’ont proposé de jouer un morceau avec leur groupe. J’ai accepté et nous sommes maintenant devenus un groupe russo-vietnamien", partage-t-il.
Espérons que la scène artistique vietnamienne ne sera pas trop affaiblie par la pandémie et qu’elle reprendra son développement au plus tôt.