>>Football : une équipe de Manchester City se rendra au Vietnam en juillet
>>Football : victoire du Vietnam face à une sélection sud-coréenne
Les entraîneurs japonais et vietnamiens discutent de la séance du jour. |
Photo : TT/CVN |
L’aventure débute il y a six ans au Vietnam, avec aux commandes le Japonais Haruki Kitaguchi, 30 ans, diplômé en football de l’Université de la gymnastique et du sport d’Osaka. En novembre 2013, il établit la société à responsabilité limitée Amitie. Le nombre d’enfants inscrits au club augmente rapidement. Hakuri est accompagné de six jeunes hommes diplômés. Ils n’ont qu’une envie : aider les petits footballeurs vietnamiens à pratiquer leur sport favori. La devise du club ? Solidarité, discipline et compétition. Outre les cours, des voyages sont organisés pour donner davantage de cohésion au groupe.
La discipline avant tout
Hakuri est respecté par les 365 élèves des 13 établissements à Hô Chi Minh-Ville. L’établis-sement de Hanoi compte 50 footballeurs en herbe. Les entraînements ont lieu tous les soirs, qu’il pleuve ou qu’il vente.
L’entraîneur et ses élèves saluent leurs parents, à la japonaise. |
Photo : TT/CVN |
Avant chaque séance (60 minutes), les entraîneurs font l’appel. Vient ensuite le briefing sur la session du jour. En guise d’échauffement, les jeunes joueurs font des accélérations, à l’intensité croissante. Puis, viennent les exercices balle au pied. L’effort fourni se lit sur les visages des élèves, dégoulinants de sueur, mais aussi du staff. Les entraîneurs leur disent souvent des mots d’encouragement pour les inciter à faire de leur mieux, en plus de conseils avisés.
La séance terminée, les élèves ramassent les ballons et tout l’équipement disposé sur la pelouse. Les joueurs racontent, hilares, leurs exploits du jour. Enfin, culture japonaise oblige, les élèves et l’encadrement saluent les parents restés aux abords du terrain en s’inclinant.
Un club, des ambitions
«Cela fait maintenant un an que mon fils pratique le football. Je peux voir beaucoup de joie sur son visage. Gia Huy est également plus poli. Toute la famille l’a constaté. C’est un changement inattendu», se félicite la mère de Hua Gia Huy, six ans.
Les enfants pratiquent le foot avec enthousiasme. |
«Il y a un an, mon fils restait scotché devant la télévision à regarder des dessins animés et à jouer aux jeux vidéo. Depuis qu’il est inscrit au club, il a perdu cette mauvaise habitude. Il est plus dynamique. Il est aussi fan du footballeur Công Phuong, une nouvelle étoile du football vietnamien», confie Phan Thi Bich Huyên, la mère de Truong Anh Khôi.
Hakuri Kitaguchi traverse plusieurs pays de l’Asie du Sud-Est afin de chercher à créer des centres de foot aux couleurs d’Amitie. Mais c’est à Hô Chi Minh-Ville qu’il pose ses valises, séduit par le dynamisme des jeunes de cette mégalopole et l’hospitalité des gens.
Depuis deux décennies en effet, les jeunes Japonais ne sont le plus souvent préoccupés que par leurs études et leur travail, sans se soucier des activités sociales. Amitie nourrit l’objectif de renouer les relations humaines par le biais du football. Le club compte aujourd’hui 300 centres et 4.500 élèves sur le territoire japonais, assistés par plus de 1.000 bénévoles.
«Nous appliquons de nombreuses méthodes pour que les enfants deviennent plus courageux et créatifs. Nous appelons nos élèves à rester disciplinés, quoiqu’il advienne. Par exemple, si l’un tombe, il ne doit pas pleurer. Il doit se relever seul sans attendre l’aide du coach ou des ses coéquipiers, partage-t-il. Et d’ajouter : Nous espérons ainsi leur inculquer le savoir-vivre et leur donner davantage de courage et de confiance en eux. Peut-être qu’ils ne deviendront pas footballeurs professionnels, mais au moins, ils deviendront de bons citoyens».
Cependant, Amitie, derrière sa mission éducative, ne cache pas son objectif d’intégrer le football professionnel vietnamien. À la fin du mois de juin dernier, le club a organisé une épreuve de sélection sur le terrain de foot Thep Miên Nam CSG, dans le 7e arrondissement. Objectif : monter une équipe.
Et Hakuri de préciser sa pensée : «D’abord, l’équipe d’Amitie participera à des tournois amateurs. D’ici 2020, nous voulons faire partie des équipes de la V-League. Même si l’on sait que cela sera difficile, nous ferons le maximum».
«Amitie peut mener ces activités grâce au permis du Service municipal du plan et de l’investissement. Ce n’est pas un institut de football professionnel. Pourtant, s’il veut un jour participer aux compétitions organisées par la ville, la Fédération de football de Hô Chi Minh-Ville (HFF) l’aidera à accomplir les formalités pour en devenir membre», affirme le secrétaire général de la HFF, Trân Dinh Huân.