>>Macron durcit le ton sur l'immigration, prudent sur les retraites
>>Acte 44 des "Gilets jaunes" : 1.800 manifestants à Nantes
Un "gilet jaune" devant la Tour Eiffel à Paris le 9 février 2019 lors d'une manifestation. Photo : AFP/VNA/CVN |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À Paris, les autorités disent craindre un retour des violences, comme au plus fort du mouvement des "gilets jaunes". Une source sécuritaire évoque ainsi des risques de "convergence" entre "gilets jaunes" et "black blocs qui veulent tout casser" mais aussi d'"infiltration" de la marche pour le climat.
Le préfet de police Didier Lallement a en tout cas annoncé un dispositif de sécurité important, avec 7.500 membres des forces de l'ordre, des lanceurs d'eau, et le retour dans les rues de véhicules blindés de la gendarmerie. Et de lancer : face à "des gens qui manifestement veulent prendre des revanches sur je ne sais quelle journée", qui "annoncent: +nous ne lâcherons rien+, je réponds +nous serons là+".
Les appels de groupes "gilets jaunes" à monter sur la capitale se sont multipliés, certains faisant des ouvertures aux écolos. Qui entendent de leur côté maintenir la pression sur le gouvernement au lendemain d'une "grève mondiale pour le climat" historique, même si la mobilisation n'a pas été énorme en France.
Galvanisés par la décision d'un juge de Lyon qui a relaxé deux "décrocheurs" d'un portrait d'Emmanuel Macron en qualifiant leur action de "légitime", ils entendent multiplier les actions de désobéissance civile et exigent du gouvernement qu'il cesse le "blabla" et prenne des mesures radicales pour lutter contre le réchauffement climatique.
"Convergence" ou non ?
Certains activistes se prennent à espérer une "convergence", comme Aurélie Trouvé d'Attac, pour qui "les préoccupations de fin du monde et de fin du mois sont articulées".
D'autres semblent plus circonspects, alors que le mouvement des "GJ" est morcelé... et né d'un refus de l'augmentation des prix du carburant.
À minima, certains défenseurs du climat et des "gilets" avaient prévu une rencontre à 09h00 place de la Madeleine à Paris. À quelques centaines de mètres des Champs-Élysées, un des objectifs affichés des "gilets jaunes" pour samedi 21 septembre.
Mais le rassemblement a été interdit, tout comme des quartiers entiers de la capitale, dès vendredi 20 septembre 17h : Champs-Élysées/avenue de la Grande Armée, Assemblée nationale, Hôtel Matignon, Trocadéro et Tour Eiffel, Sénat, cathédrale Notre-Dame et - pour la première fois - bois de Vincennes et bois de Boulogne.
À 13h, une "marche pour le climat et la justice sociale" partira à Paris du jardin du Luxembourg en direction du parc de Bercy, à l'appel de nombreuses ONG. Les organisateurs espèrent une forte mobilisation, même si la manifestation de vendredi 20 septembre sur le climat n'a réuni qu'un peu moins de 10.000 personnes dans la capitale, selon un comptage du cabinet Occurrence pour des médias.
Des dizaines d'actions sont prévues un peu partout à travers la France pour cette journée de mobilisation.
Macron appelle au "calme"
Samedi 21 septembre verra également une manifestation à l'appel de FO contre la réforme des retraites (départ 13h30 au métro Duroc) et le début des Journées du patrimoine, qui attirent chaque année des dizaines de milliers de visiteurs.
Par mesure de précaution, plusieurs monuments resteront fermés, comme l'Arc de triomphe, sérieusement dégradé en décembre par des manifestants, et, toujours dans le secteur des Champs-Élysées, les musées des Petit et Grand Palais. Le ministère de l’Éducation nationale gardera également portes closes, tandis que l'Élysée ne sera accessible que sur réservation.
"C'est bien que les gens s'expriment (...) il faut que cela puisse se faire dans le calme", a souhaité le président Emmanuel Macron vendredi 20 septembre.
"J'appelle chacun à ce que cela puisse se faire en bonne intelligence, en concorde et dans le calme pour que nos plus jeunes et nos moins jeunes puissent visiter les bâtiments, en profiter", a-t-il ajouté en référence aux Journées du patrimoine.
En région, on a relevé les appels habituels pour les rassemblement hebdomadaires, comme à Toulouse pour une marche "Unis contre le système" ou à Bordeaux, où un cortège devrait rejoindre la marche pour le climat.
AFP/VNA/CVN